Trafic de drogue : quatre questions sur l’arrestation de Mohamed Djeha, l'un des plus grands narcotrafiquants de Marseille

Mohamed Djeha, alias "Mimo", a été arrêté du côté d’Oran jeudi dernier, en Algérie, après plusieurs années de cavale. Il est considéré comme l’un des plus grands trafiquants de drogue de Marseille.

Un gros coup dans le milieu de la drogue à Marseille. Mohamed Djeha, aussi connu sous le nom de "Mimo", l'un des plus grands narcotrafiquants de la cité phocéenne, a été arrêté en Algérie, jeudi 15 juin. Après plusieurs années de cavales, les autorités algériennes ont mis la main dessus. Ce chef de réseau avait été condamné à dix ans de prison en 2019 pour blanchiments et à trente ans en mai par la cour d’assises d’Aix-en-Provence, pour son rôle de commanditaire d’un règlement de compte. France 3 Provence-Alpes fait le point sur cette arrestation de poids dans le milieu de la drogue à Marseille.

Qui est Mohamed Djeha ?

Mohamed Djeha, aussi connu sous le nom de "Mimo" mais aussi parfois "Papipaolo" ou "Suarez", est né le 21 septembre 1981 à Béjaïa (250 kilomètres à l'est d'Alger). Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis 2019 après une condamnation à une peine de dix ans de prison dans une vaste affaire de blanchiment de trafic de stupéfiants à Marseille, à la cité de La Castellane.

Il avait aussi été condamné en mai de cette année, en son absence, à trente ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, reconnu coupable d'avoir commandité un assassinat commis sur l'autoroute A55 près de Marseille en 2017. "Il fait partie des plus gros trafiquants français" et figurait sur la liste des "cibles d'intérêt prioritaire" de l'Office français antistupéfiants (Ofast), a commenté auprès de l'AFP une source proche du dossier.

Selon une source policière qui s’est confiée au Journal du dimanche (JDD) il était à la tête d'une véritable organisation criminelle qui assure l’approvisionnement et la distribution de cocaïne et de cannabis à Marseille et d’autres villes du territoire. Tout ça, depuis Dubaï ou l'Algérie. 

"On sait qu’il surveille de près les rendements des points de deal qu’il contrôle et on le soupçonne d’être impliqué dans plusieurs règlements de compte… "

Une source policière

au JDD

Toujours selon le journal, il a atteint son statut de plus gros trafiquant de drogue en ayant la mainmise sur plusieurs points de vente dans la cité phocéenne (Vieux-Moulin, Kallisté, Ombrelles…). Mais son activité principale se concentrait sur son fief de la Castellane.

Quand a-t-il été arrêté ?

Il a été interpellé, jeudi 15 juin, après plusieurs années de traque en Algérie, près d’Oran. "C'est une très grosse prise parce que c'est quelqu'un qui peut être considéré comme le numéro 1 du trafic de drogue sur Marseille, où il était présenté comme le chef du puissant réseau de La Castellane, mais il organisait également l'importation de produits stupéfiants pour d'autres régions françaises", que ce soit du cannabis ou de la cocaïne, explique une source proche du dossier.

Comment a-t-il été interpellé ?

"Cette interpellation a eu lieu après le déplacement en mai de l'Ofast (Office antistupéfiants français) en Algérie, puis du directeur général de la police et le directeur central de la police judiciaire en juin, pour évoquer la coopération entre les deux pays et notamment la situation de M. Djeha", a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.

"Depuis 2018 et le premier procès, "Mimo" ne résidait plus en France. On savait qu'il voyageait entre Dubaï, l'Algérie et le Maroc", raconte à l'AFP une source proche de l'affaire. Ce n'est que récemment que les enquêteurs ont eu la certitude qu'il s'était établi en Algérie et qu'il évitait Dubaï par peur d'y être arrêté puis remis à la justice française.

Depuis quelques années, l'Ofast s'est fixé comme priorité de traquer les gros trafiquants, souvent basés à l'étranger, grâce notamment à un "pôle renseignement" d'une trentaine de personnes, avec quelques succès de taille. Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié les enquêteurs pour leur travail et "les autorités algériennes pour leur coopération".

Où va-t-il purger sa peine ?

"Les autorités judiciaires françaises ont dénoncé les faits [pour lesquels il a été condamné en France] à l'Algérie pour qu'il puisse être jugé sur place", a ajouté cette source, récusant a priori toute possibilité d'extradition pour ce quadragénaire qui possède la double nationalité franco-algérienne.

"Il y a peu de chances qu’il soit extradé, indique une source officielle. L’objectif est qu’il purge en Algérie les peines pour lesquelles il a été condamné… "

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