Au coeur du quartier marqué en 2018 par le drame de la rue d'Aubagne, l'entraide s'organise pour rompre l'isolement des habitants en cette période de confinement face au coronavirus Covid 19.
D'ordinaire si animé, le quartier Noailles vit au ralenti. Pour les familles modestes qui y vivent, le confinement vient accroître un quotidien déjà bien compliqué.
Le collectif du 5 novembre (C5N), créé au lendemain du drame de la rue d'Aubagne pour aider les délogés, est plus que jamais mobilisé pour soutenir les personnes dans le besoin, ces délogés, mais aussi sans papiers ou squatteurs expulsés.
Une check-liste des réseaux d'aide
Dès le début du confinement, le C5N a répertorié sur sa page Facebook tous les contacts utiles, les associations et les plateformes d'entraide à travers la ville."Comme après les effondrements du 5 novembre, on s'est vite rendu compte que l'Etat et cette ville étaient défaillants pour le confinement et allaient laisser à la marge les plus fragiles et les plus précaires", explique Zania Serra, membre du collectif qui suit plus de 400 dossiers.
"On s'est aussi rendu compte que certains de nos délogés sans revenus ou sans-papiers n'avaient rien pour manger, ajoute-t-elle, alors on leur donne une aide financière d'urgence pour manger mais aussi pour payer les factures comme l'électricité".
Voisins solidaires
Cette solidarité citoyenne s'organise aussi depuis ce mercredi à l'échelle du quartier Noailles avec l'opération "Voisins solidaires"."Nous faisons revivre les panneaux citoyens que nous avions mis en place après les effondrements, explique Zania. Ils sont installés devant le 56 rue d’Aubagne, à l’angle rue Jean Roque/Cours Lieutaud, aux Halles Delacroix, et à l'angle rue d’Aubagne/rue Estelle.
Besoin d'un coup de main ? Disponible pour rendre service ? Le collectif invite chacun à se faire connaître en inscrivant son prénom, sa rue, ses besoins spécifiques ou ses disponibilités.
"On sait très bien qu'il y a des gens isolés, tous seuls dans leurs appartements, souligne Zania, et qui ne savent plus à qui parler. Ça peut être une aide aux devoirs, aux démarches administratives, ou des dons de jeux pour les enfants parce qu'ils s'ennuient".
Confinement et insalubrité
"Ce quartier est l'un des deux à Marseille, avec la Belle de Mai, où il y a le plus de mal logement et de marchands de sommeil, rappelle Zania, on peut imaginer le confinement dans une ou deux pièces insalubres et mal isolées. Ce sont des conditions de vie qui sont déjà difficiles quand on n'est pas confinés." Face au confinement qui se prolonge, le collectif du 5 novembre espère que d'autres quartiers suivront l'exemple de ses panneaux citoyens.conclut Zania Serra.Dans cette ville, s'il n'y avait pas la solidarité citoyenne, ce serait catastrophique,