En France, le bilan est de deux morts, onze guérisons et quatre malades toujours hospitalisés. Pour répondre au risque d'épidémie en France, l'hôpital de la Timone à Marseille s'équipe. Des tests de diagnostic peuvent y être effectués et de nombreux lits sont prévus pour les personnes infectées.
Le monde doit se préparer à une "éventuelle pandémie", a indiqué l'OMS lundi 24 février. Et si le coronavirus entrait dans Marseille ? Le virus en Italie ce mercredi soir a déjà fait 12 morts et 374 cas sont confirmés. L'Italie connaît une flambée de cas contaminés en quelques jours.
De l'autre côté des Alpes, la France se prépare au même scénario. Dimanche 23 février, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a annoncé "l'activation" de 70 hôpitaux supplémentaires, en plus des 38 déjà prêts pour accueillir d'éventuels malades.
Le ministère des Solidarités et de la Santé a également annoncé l’augmentation des capacités de diagnostic, qui étaient jusqu'alors de 400 tests par jour dans toute la France.
Au total, 108 établissements sont aujourd'hui en mesure de recevoir des patients atteints de Covid-19. 108 dont la Timone, à Marseille.
La Timone s'équipe face au coronavirus
A Marseille, un laboratoire de la Timone est habilité pour réaliser des tests de diagnostics du coronavirus : IHU Méditerranée Infection."Ce sont des tests pharyngés, très rapides dans le prélèvement par écouvillons et le résultat est lisible au bout d'une heure à une heure et demi", précise le professeur Didier Raoult, spécialiste international des maladies infectieuses à Marseille.
Dans l'hôpital marseillais, 25 lits sont d'ores et déjà prêts pour les cas les plus contagieux de personnes infectées.
Les derniers rapatriés de Chine dans le sud de la France ont quitté dimanche 23 février le centre de formation des pompiers à Aix-en-Provence. Tous sont négatifs au test du Covid-19.Le risque d'épidémie est très faible, mais c'est tout à fait normal que le ministre de la Santé prenne toutes les mesures de précaution.
Coronavirus : les chiffres en France
Depuis le 24 janvier, le bilan est de deux morts, onze guérisons et quatre malades toujours hospitalisés. En tout ce sont 17 cas d'infection au coronavirus qui ont été détectés dans l'hexagone."C'est comme la guerre, on ne peut faire que de l'ajustement au quotidien", insiste le professeur Didier Raoult, directeur de l'institut, en évoquant ce virus qui touche une quarantaine de pays et a provoqué plus de 2.700 morts.
C'est dans ces murs qu'ont été testés les centaines de prélèvements faits sur les rapatriés confinés dans le sud de la France après leur évacuation de Wuhan, berceau chinois de ce nouveau coronavirus.
C'est encore ici que mardi a été analysé l'échantillon prélevé sur un Kurde de 16 ans réfugié à Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence) et soudainement fiévreux. Comme à chaque fois, le résultat a été négatif: la Timone n'a encore accueilli aucun malade du Covid-19.
Un protocole sur mesure
"Avec nos dix thermocycleurs, capables d'analyser chacun 96 échantillons en même temps, nous pouvons effectuer près de 1.000 tests en deux heures, soit des milliers de tests quotidiennement", explique Pierre-Edouard Fournier, professeur en microbiologie à l'Institut.En cas de test positif, le malade passerait alors au 3e étage, par un ascenseur
dédié, pour être soigné dans une des 75 chambres du service des maladies infectieuses.
"25 d'entre elles sont dédiées aux patients hautement contagieux, des chambres
en "dépression", afin d'empêcher toute fuite vers l'extérieur des micro-organismes dangereux", explique le professeur Fournier.
Commencerait alors la phase de traitement, à base de chloroquine sans doute, ce médicament couramment utilisé depuis des dizaines d'années contre le paludisme.
"A la suite des tests in vitro et après les essais cliniques faits par les Chinois, nous savons que cette molécule est efficace contre ce nouveau coronavirus", explique Jean-Marc Rolain, professeur en pharmacie. "Il ne nous manque plus que le feu vert du ministère".
"Avec la chloroquine, on coupe l'herbe sous le pied de plein de gens qui rêvaien de décrocher le Prix Nobel pour avoir trouvé un nouveau médicament ou un nouveau vaccin", ironise le professeur Raoult."