En quatre jours, dans l'académie d'Aix-Marseille, 1.781 cas de covid ont été recensés chez les élèves et 518 chez les personnels. Une situation ingérable, estime le syndicat d'enseignants SNUipp-FSU, qui lance un appel national à la grève lundi 13 janvier.
"Une pagaille indescriptible" : voilà à quoi ressemble la rentrée de janvier 2022, selon le syndicat d'enseignants SNUipp-FSU, qui lance un appel national à la grève lundi 13 janvier dans les écoles primaires.
Le syndicat se met en ordre de bataille contre le nouveau protocole sanitaire, jugé intenable, et l'annonce sur Twitter :
#Covid19 Protocole sanitaire ingérable = écoles non sécurisées. Face au déni du ministre, le @SNUipp_FSU appelle les personnels à la grève le 13 janvier. #EnGreveLe13 #StopMepris #ProtocoleTousInfectes #SecurisezNosEcoles https://t.co/e6veOtzasi
— SNUipp-FSU (@SNUipp_FSU) January 7, 2022
"Il s’agit de revoir le protocole avec notamment le retour à la règle protectrice “1 cas positif = fermeture de la classe”, l’isolement des cas contacts intra-familiaux et une politique de tests préventifs hebdomadaires salivaires systématiques", réclame le syndicat dans un communiqué.
En vertu du nouveau protocole en effet, il n'y a plus de fermeture automatique de classe, quand un élève est testé positif au covid, mais une batterie de dépistages devant être réalisés pour l'ensemble des élèves.
Un cauchemar pour les parents, comme en témoigne cette mère de deux enfants : "J'ai reçu pas plus tard qu'hier soir un mail de l'école, m'informant à 19 heures de la présence d'un cas positif dans la classe de mon fils. Il a fallu lui faire faire un test antigénique dans la soirée, pour qu'il puisse retourner en cours ce matin."
Et ce n'est pas tout : "Je devrai aussi lui faire deux auto-tests, samedi et lundi prochains, avec attestation sur l'honneur que ces deux auto-tests seront bien négatifs", poursuit-elle.
Quelques heures plus tard, elle reçoit un nouveau mail : il y a désormais six cas positifs dans l'école de son fils.
Les pharmaciens débordés
Conséquence du nouveau protocole sanitaire à l'école : les pharmacies sont prises d'assaut.
"Avant, on était déjà débordés par les adultes, se désole le président de l'ordre des pharmaciens PACA-Corse, Stéphane Pichon. Aujourd'hui, il y a les enfants en plus ! Cela devient ingérable !"
Le parmacien s'interroge : "Sans vouloir entrer dans la polémique, a-t-on vraiment besoin de dépister à ce point tous les enfants ? Est-ce qu'on ne les traumatise pas ? Et puis tester un enfant n'est pas une partie de plaisir : il pleure, il crie, il bouge, il se contracte."
Les chiffres du covid à l'école
Selon un bilan du rectorat publié ce vendredi, dans l'académie d'Aix-Marseille, 1.781 cas de covid ont été recensés chez les élèves et 518 chez les personnels depuis lundi.
On dénombre également une fermeture d'école et 227 fermetures de classes.
Dans le primaire comme le secondaire, le rectorat lance un appel aux bonnes volontés, celle des enseignants récemment retraités par exemple, pour remplacer leurs confrères si nécessaire.
"Moi, je suis bientôt retraitée. J'en viens à me dire que le lendemain de mon départ en retraite, on va m'appeler pour me remplacer moi-même, ironise Annie Sandamiani, du SNES-FSU 13. On marche sur la tête !"
Professeur de lettres classiques à Istres, Annie Sandamiani soulève aussi la question du risque sanitaire : "Les retraités sont une catégorie d'âge plus vulnérable face au covid. Et c'est à eux que l'on va demander de s'exposer en classe, devant des enfants très peu vaccinés ?"
La rentrée sous covid ne fait que commencer.