Covid 19 : quatre questions sur l'opération de tests massifs organisée à Marseille avant Noël

Tester massivement avec des résultats rapides, c'est l'objectif du centre de dépistage du coronavirus installé au parc Chanot durant les fêtes. Jusqu'à 1 500 personnes par jour peuvent venir se faire tester, à pieds ou en voiture. Résultats rendus entre une heure et 24 h.

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Noël approche ainsi que les retrouvailles familiales. Mais le Covid-19 joue au trouble fête, et des choix s'imposent dans les familles. Si le gouvernement préconise de ne pas dépasser six adultes à table, il reste que la réunion en elle-même n'est pas rassurante pour de nombreuses personnes. 

>> VERIFICATION. Covid 19 : est-ce vraiment efficace de se faire tester juste avant les fêtes de Noël ?

Pour beaucoup, l'idée d'un test en amont s'impose. Et les centres de biologie peinent depuis une semaine à accueillir un flux massif de personnes désirant se faire tester avant de retrouver leurs familles et amis pour Noël et le jour de l'an. Pour y faire face, un laboratoire marseillais a installé un "testodrome" en plein centre-vile. France 3 revient en quatre questions sur ce dispositif de tests massifs.

• 1. Où sont organisés ces tests ?

Pour faire face à un afflux trop important, et éviter la cohue, Synlab, un groupe de laboratoires marseillais, a souhaité anticiper les choses en créant, avec l'accord de l'ARS, un vaste centre de dépistage au Parc Chanot, le 3e sur Marseille après deux autres installés au Merlan et à Grand Littoral, dans les quartiers nord.

Installé depuis lundi 21 décembre jusqu'au 31 janvier, il peut accueillir jusqu'à 1 500 personnes par jour que ce soit en voiture, ou à pieds. Il faut auparavant prendre rendez-vous en ligne sur le site www.provence.synlab.fr

• 2. Quels types de tests sont pratiqués ?

Deux types de tests sont pratiqués. Le test antigénique, qui donne le résultat dans l'heure, et les tests PCR, dont les résultats sont rendus sous 24 heures. Les deux tests sont réalisés avec des écouvillons. "Nous avons conceptualisé une nouvelle approche : déceler le plus de personnes positives en un temps le plus court possible", explique Sofiane Benhabib, PDG de Synlab Provence. 

"Pour cela, nous proposons à chaque usager le test antigénique. C’est la première étape de l’investigation, ajoute-t-il. Si le patient est positif, il lui sera consillé de s'isoler. Si le test est négatif, nous conforterons le résultat avec un autre test, le RT-PCR."

• 3. Comment se déroule ce dépistage massif ?

Les usagers ont le choix de se faire dépister en voiture, grâce à un driving intégré, au directement au sein du centre. Les organisateurs ont mis en place ce que l'on appelle une ligne de tests : une secrétaire, une préleveuse et un technicien de laboratoire constituent le dispositif. 

La secrétaire gère la prise de rendez-vous, enregistre le dossier et prend toutes les informations auprès du patient. Ces résultats sont remontés par un système informatique à la direction générale de la santé qui récupère ces données pour établir des statistiques.

Pour les prélèvements, la société a fait appel à des associations d'infirmières, avec lesquelles elle a déjà effectué plusieurs opérations de tests massifs.  Les tests partent ensuite à l'unité de production, et vers le plateau technique dans le laboratoire de biologie moléculaire. Grâce à cette organisation, les résultats sont garantis dans la soirée.

• 4. Ces tests sont-ils efficaces ? 

Pour les tests antigéniques, seuls les cas révélés positifs sont réellement pris en compte. Le résultat négatif (rendu dans l'heure) doit être conforté par un deuxième test. "Il peut y avoir des faux négatifs… Pour sécuriser ce parcours là, on couple ce test avec un autre, le RTPCR qui est la technique de référence", explique Frédéric Chastan, directeur des opérations Synlab Provence.

Pour l'épidémiologiste marseillais Jean Gaudart, les tests massifs ne valent que s'ils sont accompagnés d'un message essentiel : ne pas cesser les gestes barrières si l'on se révèle négatif. 

"Une personne positive au test s'isole. C'est là l'avantage des tests massifs. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'une personne négative est libre de faire ce qu'elle veut. Il ne faut pas en profiter pour embrasser de nouveau amis et famille, souligne-t-il. Car on peut s'infecter juste après le test, ou s'être fait tester dans une période de l'infection avant que le test ne devienne positif..."

Difficile aussi d'évaluer les "faux négatifs", car les chiffres existants sur les sensibilités et les valeurs prédictives "n'ont été établis qu'auprès de personnes symptomatiques", poursuit le Pr Jean Gaudart. Il est bien vrai que les personnes asymptomatiques, de fait, ne se font pas tester. et cela rend les chiffres moins fiables en ce qui concerne les tests négatifs. 

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