Covid 19, un an après : quand le monde d'avant bascule dans le monde d’après en Provence-Alpes

Le 17 mars 2020, Emmanuel Macron annonçait un confinement total sur tout le territoire pour lutter contre la pandémie de Covid-19. De l'insouciance d'un mois de février 2020 sur les pistes de ski au confinement et ses rues désertées, un an d'une crise sanitaire hors norme.

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Qui aurait imaginé qu’un jour, un virus invisible à l’œil nu bouleverse le quotidien d’une année entière. En ce moment des vacances de février 2020, les Provençaux profitent des stations de ski. Les pistes sont noires de monde. Tout comme les magasins des centres-villes.

Pourtant, on parle déjà de la pandémie de Covid-19. Elle gagne du terrain, au fil des jours et des semaines. Le 23 janvier 2020, quasiment deux mois avant le premier confinement en France, la Chine devient le premier pays à confiner ses habitants.

Les images des rues désertées de Wuhan tournent sur toutes les chaînes de télévision. Les équipes médicales entièrement vêtues de protections sanitaires et de masques, se chargent de tester les passagers dans les gares et les aéroports du pays, évacuent les premiers malades.

Les jours passent. La France ne s’inquiète toujours pas

Même quand son voisin italien devient le deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie. Les villes du nord de l’Italie sont mises en quarantaine. Sur les réseaux sociaux, la mort prend un visage. Comme cet homme en pleurs : "Je suis contraint de combattre cette situation avec toute ma douleur. Ma petite sœur est morte dans son lit et je ne sais pas ce que je dois faire".

À son tour la France est rattrapée par la pandémie quand arrivent les expatriés français de Wuhan. 200 Français potentiellement contaminés par le virus sont isolés dans un camp de vacances réquisitionné à Carry-le-Rouet.

À 35 km de Marseille, deuxième ville de France, le choix du lieu suscite les polémiques. "On est inquiet pour nos enfants, on est inquiet pour nos personnes âgées. On est inquiet pour nous", témoigne devant les caméras une habitante de la petite station balnéaire.

Le mois de mars 2020, marque le grand changement dans le pays. Au début du mois, bars et restaurants accueillent des centaines de clients chaque jour. Les beaux jours arrivent à Marseille. Sur le Vieux-Port, on se promène lunettes de soleil sur le nez.

Quand de nouveaux mots apparaissent : commerces non essentiels, gestes barrières, Covid-19.

Le 16 mars le couperet tombe. Il faut confiner

"Nous sommes en guerre ! En guerre sanitaire certes. Nous ne luttons ni contre une armée ni contre une nation. Mais l’ennemi est là", déclare Emmanuel Macron au journal de 20h.   

Le lendemain, le monde d’avant bascule dans le monde d’après. Les restaurants ferment. Les terrasses sont vides. Il est interdit de se rassembler. Les établissements scolaires sont clos. La scolarité de millions de jeunes est suspendue du jour au lendemain.

Le premier confinement est en vigueur, symbolisé par une attestation de déplacement. Les contrôles de police se multiplient de partout sur le territoire.

Marseille, vide, triste et silencieuse. Les lieux touristiques de la ville comme le Mucem ou l’escale Borély n’accueillent plus personne.

Les Provençaux avancent de plus en plus masqués. Pour faire face à la pénurie, les petites mains fabriquent des masques. Des couturières bénévoles se mettent au travail dans leurs ateliers. C’est une façon d’aider la Nation.

La population a du mal à supporter les privations de liberté. Des manifestants se rassemblent. Le désespoir et la colère se lient sur les visages. "Si vous nous enlevez la seule chose pour laquelle on survit. Qu’est-ce qu’on fait ? On meurt !". Et pourtant il faudra s'y résoudre et s'adapter.

Les épreuves du baccalauréat sont annulées

Une première dans l’histoire de France. Les enseignements sont adaptés. Collégiens, lycéens et étudiants découvrent le "distantiel".

Dans leurs chambres, ils s'installent tous les jours devant leur ordinateur. L'application Zoom devient vite populaire. Les enseignants l’utilisent pour communiquer avec leurs élèves. Le lien social avec les autres passe par des petites fenêtres sur les écrans d’ordinateur.

La crise sanitaire continue de faire de plus en plus de morts. Dans les médias, les analyses chiffrées se multiplient. Des tableaux, des graphiques. Tout pour bien comprendre l’ampleur de la pandémie. Pour constater l’augmentation galopante du nombre de cas de coronavirus.

Pendant ce temps-là à Marseille, la raoultmania marque les esprits. Des images de file d’attente devant l'IHU font le tour du monde. Le président de la République se déplace à l’hôpital de La Timone pour y rencontrer le professeur Raoult.

Le virologue reçoit des dizaines d’interviews dans son bureau à l’IHU. Un personnage hors du commun, avec un style particulier, grand défenseur de l’hydroxychloroquine, un médicament censé combattre la maladie du Covid-19.

Contre lui une partie de la communauté scientifique. Avec lui des supporters de tous horizons. Comme ce jour où en voiture, l'icône marseillaise est acclamée par de nombreux marseillais. "Vous êtes un champion. Vous êtes au top chef". Fiers qu’un des leurs, incarne le sauveur de cette crise sanitaire. Pas tant que ça jugera l'histoire médicale, si ce n'est pour avoir organisé précocement des tests de dépistage à grande échelle.  

"Au mois de mai, fais ce qu’il te plait", dit le dicton

C’est la fin du premier confinement. "Tous les voyants sont au vert", annonce alors le Premier ministre Edouard Philippe. Après 55 jours à l'arrêt, les rues reprennent vie. Les transports en commun sont bondés. L’été 2020 marque une pause des mesures restrictives.

Les plages de Provence sont couvertes de serviettes et de parasols. Les terrasses des bars et restaurants accueillent de nouveau leurs clients. Septembre, les élèves retournent à l’école. Tout redevient comme avant.

Mais voilà, les courbes de la pandémie repartent à la hausse. Les tests de dépistage RT-PCR se répandent de plus en plus. Toutes les tranches d’âge sont volontaires pour savoir s’ils sont positifs ou négatifs. Les centres de dépistage poussent comme des champignons, jusqu'au drive-in.

Pour sauver l’économie, le gouvernement change de stratégie. Les restaurants referment leurs portes à partir du mois d’octobre. Les terrasses sont de nouveaux déserts. Deuxième confinement et premiers couvre-feux à suivre.

A l’automne, les jeunes ne supportent plus l'interdit

Les fêtes clandestines se multiplient à Marseille comme dans le reste du pays. Ils sont des centaines à se rassembler dans des lieux secrets. Musiques à fond, téléphone à la main pour filmer ces moments de joie collective.

Le secteur de la culture est fortement touché, l'économie aussi. Les centres commerciaux de plus de 20.000 puis 10.000 puis 5.000 m2 dans certains départements ferment. Le littoral est partiellement interdit comme dans les Alpes-Maritimes.

Un an après le début de la crise sanitaire, une question est sur toutes les lèvres : "quand tout cela sera finira-t-il ?". La planète entière mise sur les vaccins. Après les centres de dépistage, les centres de vaccination fleurissent. À Marseille encore des tentes sont mises en place pour piquer. Et pas question de gâcher les précieuses doses, alors que la France a déjà peiné à s'organiser.

Mais l’épidémie ne faiblit pas. Au contraire elle progresse chez les moins de 60 ans. Des confinements locaux entrent en vigueur dans d’autres régions.

Des restrictions supplémentaires doivent être annoncées jeudi pour l'Île-de-France et les Hauts-de-France où la situation sanitaire est également tendue, mais pas en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mais pour combien de temps ?

 

Soignants, malades, commerçants, employés de supermarché, artistes, élus ou encore parents : nous les avions rencontrés il y a un an. Aujourd’hui ils nous racontent leur année Covid. Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. 


 

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