Confinement : six questions sur la soirée clandestine qui a rassemblé plus de 500 personnes à Marseille

Plusieurs centaines de personnes ont été évacuées après l'intervention de la police. Verbalisations, organisateurs, enquête, voilà ce que l'on sait de la plus importante soirée repérée en France depuis le début de la crise du Covid-19.

La fièvre du samedi soir en pleine épidémie de Covid-19. Une fête clandestine a eu lieu dans la nuit de samedi 12 au dimanche 13 décembre à Marseille. Alors que la France est confinée et que les rassemblements de plus de six personnes sont interdits, des fêtards se sont retrouvés dans une salle du 14e arrondissement en ne respactant aucune mesure barrière. Si des fêtes de ce type ont déjà été repérées en France durant ce confinement, aucune n'avait encore rassemblé autant de participants. France 3 revient sur cette affaire en 5 questions.

• 1. Qu'est-ce qui s'est passé ce soir-là ?

Près de 500 personnes ont participé à une fête clandestine dans une salle de mariage située au 164, boulevard de Plombières à Marseille sur une propriété privée. Vers une heure du matin, les policiers d'une "patrouille Covid" sont intervenus sur place après avoir reçu l'appel de voisins. Les fêtards ont été évacués par les policiers sans l'usage de la force, certains ont été verbalisés.

Dans cette soirée illégale, alors que la France est confinée et les rassemblements de plus de dix personnes interdits, aucun invité ne portait le masque, d'après les vidéos amateurs qui circulent sur les réseaux sociaux. L'entrée à la soirée était de 150 euros pour deux personnes.

• 2. Qu'ont découvert les forces de l'ordre sur place ?

La police a saisi sur place des produits stupéfiants mais également du protoxyde d'azote. Les participants étaient, pour beaucoup, dans un état hilarant suite à l'inhalation du protoxyde d'azote dans des ballons de baudruche. Depuis quelques mois, c'est la nouvelle drogue à la mode. D'importantes quantités d'alcool ont également été découverts par les forces de l'ordre. Des bars ont même été installés par les organisateurs de la soirée.

• 3. Les fêtards ont-ils été verbalisés ?

D'après Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, interrogé par France 3 Provence-Alpes, "les policiers les ont tous laissés partir". Mais selon la préfecture de police, "des verbalisations ont été dressées", selon un communiqué transmis à France 3. Parmi les 500 personnes, certains ont donc reçu des amendes pour non-port du masque et/ou pour non-respect du confinement, nous indique la Direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, "les dernières contraventions sont remontées hier soir".  Chacune de ces infractions est punie d'une amende de 135 euros.

• 4. A qui appartenait cette salle des fêtes ?

Le propriétaire a loué sa salle de 300 m² "à une agence d'évenementiel qui désirait stocker du matériel, indique le propriétaire des lieux à une de nos équipes de France 3 Provence Alpes. J'avais demandé qu'il ne fasse pas de soirée." Il affirme aussi mettre fin au contrat de location de trois mois qui devait se terminer fin décembre. Cette location lui permettait de compenser la perte de 40% du chiffre d'affaires de son café en cette période de Covid-19.

Selon un voisin contacté par France 3, réveillé par les bruits aux alentours vers deux heures du matin, ce n'est pas la première fois qu'une telle fête est organisée. "C'est tous les week-ends qu'on voit des jeunes bourrés sortir de cet endroit", raconte ce jeune voisin.

• 5. Que risquent les organisateurs de la soirée ?

Une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d’autrui". Le nom du propriétaire et des organisateurs de la soirée sont désormais connus des services de police. La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a indiqué que "propriétaires et organisateurs devront répondre de leurs actes".

"Des enquêtes sont ouvertes pour comprendre comment ça a été organisé et faudra ensuite les mettre à disposition de la justice", a expliqué lundi la nouvelle préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri.

L'article 223-1 du code pénal vient sanctionner "une personne si elle a exposé une autre à un risque immédiat de mort ou de blessures". L'infraction de "mise en danger de la vie d'autrui" est punie en elle-même d'un an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende. Mais elle peut peut-être incriminée en concours avec d'autres infractions.

• 6. Y a-t-il déjà eu des fêtes clandestines aussi importantes en France ?

Rien que ce week-end, plusieurs fêtes clandestines ont été repérées à Nantes ou encore Strasbourg. A la mi-novembre, une soirée illégale avait rassemblée entre 300 et 400 personnes à Joinville-le-Pont en Val-de-Marne. Deux personnes ont été mises en examen dans cette affaire, notamment pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Avec plus de 500 personnes présentes, la fête de ce week-end dans le 14e arrondissement de Marseille est donc la plus importante soirée repérée en France depuis le début de la crise du Covid-19.

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