Crise à "La Provence" : des journalistes demandent la garantie de l'indépendance de la presse à Rachida Dati

Une quarantaine de sociétés de journalistes, 20 médias et des syndicats réclament à la ministre de la Culture Rachida Dati, mardi 26 mars dans une tribune au Monde de "garantir l'indépendance des rédactions", après la crise survenue au quotidien régional "La Provence".

Ils réclament des garanties. Alors que les salariés de La Provence ont fait grève 72 heures, en réaction à la mise à pied du directeur de la rédaction, après une Une sur la visite d'Emmanuel Macron jugée "ambiguë" par la direction, une partie de la profession en appelle à Rachida Dati. Une quarantaine de sociétés de journalistes, 20 médias et des syndicats demandent à la ministre de la Culture de "garantir l'indépendance des rédactions", ce mardi 26 mars dans une tribune publiée sur Le Monde 

"Garantir l'indépendance des journalistes"

La direction du journal régional, détenu par l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, af finalement décidé de réintégrer Aurélien Viers et les salariés ont choisi lundi de reprendre le travail. Mais cette crise à La Provence a marqué les esprits.

Cette séquence "nous alerte" comme, "avant elle, la crise au Journal du dimanche ou celle des Echos, qui dure maintenant depuis près d'un an", soulignent ces Sociétés de journalistes, dont celle de l'AFP, ainsi que ces médias parmi lesquels Mediapart et Disclose, les organisations syndicales CFDT Journalistes, SNJ, SNJ-CGT et FILPAC-CGT et les associations Article 34 et Un Bout des Médias.

"La seule et unique manière de produire de l'information de qualité, vérifiée, sourcée, et honnête, c'est de garantir l'indépendance des journalistes et des rédactions", rappellent-ils à Rachida Dati. La ministre a estimé jeudi dernier devant les députés qu'"aujourd'hui, la loi est très claire: l'intérêt de l'actionnaire ne peut pas compromettre l'indépendance du journaliste". Elle était interrogée sur les récentes déclarations de Rodolphe Saadé, qui s'apprête à racheter Altice Media (BFMTV, RMC...) et a tenté de rassurer les représentants du personnel sur sa volonté de ne pas interférer directement dans le travail des rédactions. "Il y a quand même beaucoup de garanties" pour les journalistes, notamment depuis la loi Bloche de 2016, a relevé Mme Dati: généralisation du droit d'opposition, négociation de chartes de déontologie dans chaque entreprise de presse.

Vers la création d'un droit d'agrément 

Les signataires de la tribune plaident pour aller plus loin. Une proposition de loi de la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, au menu de l'Assemblée nationale le 4 avril, prévoit la création d'un droit d'agrément des journalistes sur la nomination du directeur de la rédaction.

L'adoption de ce texte constituerait un "important premier pas". Mais celle-ci semble compromise après le rejet en commission des affaires et de la culture mardi du texte de Mme Taillé-Polian. La députée a regretté dans un communiqué que "les députés de la majorité prétextent la tenue des Etats généraux de l'information pour appeler au rejet d'un texte qu'ils qualifient pourtant eux-mêmes de "juste" et "légitime".

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