Sylvie Retailleau, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, était interrogée sur franceinfo ce jeudi concernant notamment l'information judiciaire ouverte sur l'IHU de Marseille et son ex-directeur, Didier Raoult.
"Il est difficile de continuer à l'appeler 'grand scientifique' quand on a ces pratiques", a estimé ce jeudi sur franceinfo la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau à propos de Didier Raoult, alors qu'une perquisition a été menée mercredi à l'IHU Méditerranée Infection, fondé par le professeur, dans le cadre d'une enquête du parquet de Marseille sur des soupçons d'essais cliniques non autorisés. "C'est grave", a fustigé la ministre.
Des perquisitions qui interviennent également trois jours après que seize sociétés savantes de médecine ont interpellé dimanche, dans une tribune publiée dans Le Monde, les autorités sur "la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 de médicaments aussi variés que l'hydroxychloroquine, le zinc, l'ivermectine ou l'azithromycine sans bases pharmacologiques solides, et en l'absence de toute preuve d'efficacité". "Quand on a des pratiques déviantes, quand on ne suit pas les protocoles qui sont des protocoles de sécurité pour les patients, sur des essais cliniques, sur des essais thérapeutiques et l'utilisation de médicaments oui, on prend des risques", a jugé la ministre de la Recherche.
Une information judiciare ouverte
Une information judiciaire avait été ouverte en juillet 2022 par le parquet de Marseille à la suite des signalements de l'Agence du médicament concernant l'IHU du temps où il était dirigé par le professeur controversé, notamment pour des faux en écriture. "Il a été un grand scientifique", a souligné Sylvie Retailleau, mais depuis quelque temps, "il a eu des problématiques de management, de harcèlement moral", en plus "des pratiques effectivement déviantes, non-correctes".
De son côté, Didier Raoult a tweeté à la suite des perquisitions survenues le 31 mai : "Leçon du covid: c'est nous les gentils!", écrit-il. "On ne doit pas interdire un traitement anodin comme l'hydroxychloroquine avant de s' être donné les moyens de prouver qu'il est inefficace ou dangereux (on a avec hydroxychloroquine la plus basse mortalité au monde : 7% des hospitalisés à l' IHU en 2020 et 2021)."
Avec AFP