Plusieurs collectifs d'habitants marseillais ont été reçus, mercredi 7 février, au siège de l'Agence nationale de rénovation urbaine, en banlieue parisienne. L'objectif : défendre des réhabilitations "partout où c'est possible".
"Un moratoire immédiat" sur les destructions de logements sociaux : c'est ce que demande le nouveau collectif "Stop aux démolitions Anru", fort d'environ 700 membres dans la France entière. Certains représentants ont été reçus ce mercredi 7 février au siège de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), à Pantin, en Seine-Saint-Denis.
Une délégation de quatre membres de collectifs marseillais a fait le déplacement pour demander "des réhabilitations plutôt que des démolitions, partout où c'est possible", raconte Hélène Froment, de l'association "Un centre-ville pour tous". L'occasion de faire entendre la voix des habitants concernés par les projets de l'Anru, créée il y a 20 ans, le 9 février 2004, avec pour objectif de piloter la rénovation des grands ensembles des quartiers de la politique de la ville.
"On va réussir à faire bouger le projet"
La mobilisation des habitants de la Cité Air Bel, dans le 11ème arrondissement de Marseille, a été mise à l'honneur lors d'une conférence de presse.
On a fait des réunions, on a participé à des concertations et au final, certains bâtiments qui devaient être démolis devraient être rénovés.
Djamila Haouache, habitante de la Cité Air Belà France 3 Provence-Alpes
Selon cette habitante, "un comité de pilotage a permis de remettre à plat le projet en janvier", alors que les habitants dénonçaient la démolition prévue "de certains immeubles pour construire une voie traversante. C'est la preuve que se mobiliser, ça marche. On va réussir à faire bouger le projet et on est extrêmement satisfaits", conclut celle qui a aussi obtenu en décembre la condamnation de ses bailleurs sociaux dans l'affaire de l'eau contaminée par les légionelles dans sa cité.
Deux autres projets inquiètent les collectifs d'habitants dans le troisième arrondissement de Marseille : "la démolition de la tour B de la cité Félix Pyat et celle envisagée d'un des bâtiments de la résidence Eugène Pottier" dans le cadre de la réhabilitation d'une des poches d'habitat les plus dégradées de la ville, explique Patrick Lacoste, membre de l'association "Un centre-ville pour tous". L'urbaniste défend la sauvegarde des HLM partout où c'est possible, pour "préserver les liens entre les habitants" mais aussi parce que "les logements sociaux font partie de l'histoire et du patrimoine de la ville".
Selon l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), "2 800 logements seront requalifiés, 2 500 logements sociaux démolis et 1 900 logements privés "recyclés" (détruits pour faire du logement social à la place)" pour un total de "3 750 logements sociaux reconstruits" dans le cadre des projets que l'Anru finance à Marseille.
Le 20 octobre 2023, lors d'un conseil municipal, l'adjoint au logement marseillais Patrick Amico a indiqué que 50 000 personnes sont en attente de logement social, selon le média en ligne MadeinMarseille.