Dossier SAD-Presstalis Marseille : les journaux sont enfin redistribués dans les Bouches-du-Rhône

Les journaux n'étaient plus distribués depuis le lundi 11 mai dernier. Date de la mise en liquidation de l'entreprise  SAD-Presstalis et début de la grève des salariés. Plus de 4.000 titres de presse nationale, régionale et des magazines étaient concernés sur tout le sud de la France.

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Plus de quatre mois après le début du conflit, la Société d’Agences et de Diffusion (SAD) de Marseille, ancienne filiale de Presstalis a repris la distribution des journaux ce jeudi 24 septembre.

Dans les entrepôts régionaux de la SAD, l'activité bat son plein nuit et jour, comme au temps où tout allait bien.


"Ce papier a été préparé cette nuit, c'est du papier qui sera livré lundi matin. Depuis 48h, on a relivré l'ensemble des points de ventes de Marseille, avec notamment la presse nationale et l'ensemble des autres titres", explique Nicolas Guglielmacci, ex- délégué syndical CGTde la SGLCE-SAD Marseille.

 Un long conflit

La grève des salariés avait débuté à la sortie du confinement, le 11 mai dernier, suite à la mise en liquidation de leur entreprise.

Près de 4.000 titres, de presse nationale, régionale et des magazines, n'étaient plus distribués à Marseille, Toulon, Fréjus et Avignon. Tout le département des Bouches-du-Rhône était impacté. 

Au lendemain de l'audience au tribunal, les salariés avaient démarré le blocage du dépôt, comprenant l'entrepôt où étaient stockés les journaux.

134 personnes ont perdu leur emploi.

Une bataille de gagnée mais pas la guerre

Une régie provisoire a été mise en place par les ex-salariés de la SAD Marseille (ex-filiale de Presstalis -devenue France Messagerie- placée en liquidation judiciaire). 
"On a essayé de débloquer en apportant des solutions sur de multiples problèmes, notamment sur le local. Les propriétaires souhaitaient des garanties pour que nous puissions retravailler dans les locaux. On y est arrivé, il y a quelques jours ce qui nous a permis de reprendre une activité partielle avec 26 salariés juste pour le mandat de Marseille. Nous n'avons pas encore récupéré Toulon, Fréjus et Avignon", précise Nicolas Guglielmacci, ex- délégué syndical CGTde la SGLCE-SAD Marseille.

Les tâches de comptabilité, commerciales sont toujours assurées pour le moment par Presstalis.

Vers de nouvelles embauches

Officiellement licenciés depuis la liquidation de leur entreprise, les ex-SAD souhaitent reprendre leur activité sous la forme d'une Scic (Société coopérative d'intérêt collectif).

Mais ce projet, qui vise à réembaucher 80 des 130 salariés, bute sur plusieurs écueils et notamment son périmètre et sa viabilité économique. 

La régie provisoire, qui a embauché en CDD 26 des anciens salariés de la SAD, est prévue pour durer jusqu'à fin décembre, le temps que le projet de Scic se concrétise.

Suzanne Gotta, ex-salariée de 56 ans, a passé 37 ans à la SAD au service préparation. Elle a été licenciée en même temps que tous les autres salariés, le 12 mai dernier.

Pour le moment elle est au chômage, mais garde l'espoir de retrouver son travail et de pouvoir continuer jusqu'à sa retraite.

"J'attend impatiemment qu'on récupère un petit peu plus de travail, qu'on agrandisse le secteur de distribution et que je puisse vite réintegrer mon travail, parce que j'ai hâte de reprendre mon boulot", explique Suzanne Gotta.

Depuis la liquidation mi-mai de la SAD et la Soprocom, ses filiales en province, Presstalis avait remis sur les rails son système de distribution, sauf dans les Bouches-du-Rhône.

Les kiosquiers dans le conflit malgré eux

Les kiosquiers ont repris le sourire depuis la reprise de la distribution des journaux nationaux.
"On est ravi, on recommence à travailler comme avant. Les clients le savent et reviennent dans les points de vente. C'est très important", explique Alain Ghoudiguian,  kiosquier Marseillais.

Près de 300 points de ventes de journaux étaient habituellement distribués par la SAD de Marseille. 
L'arrêt de la distribution a représenté jusqu'à 90 % de perte de leur chiffre d'affaires presse.

Ce conflit de la distribution a probablement causé la fermeture de plusieurs kiosquiers de la région.

Une soixantaine de marchands d'Aix-en-Provence et Marseille avaient déjà pu reprendre la vente de certains titres nationaux via un plan de secours.
 
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