Un avocat tente de démontrer le lien de causalité entre la polyarthrite rhumatoïde dont souffre sa cliente et le vaccin Pfizer BioNTech devant le tribunal judiciaire de Marseille. Un expert va être désigné.
Le combat s'annonce long mais il avance. Maître Eric Lanzarone et sa cliente se sont retrouvés devant des représentants de Pfizer et BioNTech ce lundi 9 janvier 2022 au tribunal judiciaire de Marseille.
Objectif de l'audience en référé : la désignation d'un expert indépendant qui déterminerait un lien de causalité entre le vaccin Pfizer BioNTech et certaines maladies.
Un expert sans conflit d'intérêt
L'histoire est celle de Clara*, qui souhaite rester anonyme, son prénom a donc été modifié. Cette quinquagénaire déclare souffrir d'une polyarthrite rhumatoïde, qui se serait déclarée six jours après qu'elle avoir reçu une deuxième injection du vaccin Pfizer BioNTech contre la Covid.
Avec son avocat, maître Eric Lanzarone, elle tente de faire reconnaître un lien de causalité avec le produit injecté. Ils demandent à la justice la désignation d'un expert indépendant.
J’insiste lourdement pour que cet expert n’aie aucun conflit d’intérêt avec Pfizer.
Maitre Eric Lanzarone, avocat de Clara*
Plus précisément, Clara et son avocat demandent un immunologue spécialisé en médecine interne. Parmi leurs arguments : la polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune dont souffre Clara, ferait partie de la liste des effets indésirables du vaccin contre la Covid publiée par Pfizer.
"L'auto-immunité est bien la problématique de ce dossier" assure maître Lanzarone.
Pfizer et BioNTech demandent un rhumatologue
De leur côté, Pfizer et BioNTech demandent que cet expert soit un rhumatologue. Pour maître Lanzarone, ce spécialiste ne trouvera pas de lien de causalité.
Le rhumatologue viendra constater ce dont souffre ma cliente. Or, ce que je veux c’est le lien de causalité avec l’injection qui a entraîné, six jours après, la polyarthrite rhumatoïde.
Maître Eric Lanzarone, avocat de Clara*
Deux experts différents sont donc demandés par chacune des parties. C'est à la juge des référés de juger. Le délibéré est prévu le 13 février 2023.
Une provision de 5 000 euros réclamée
En attendant cette désignation, Clara demande une provision de 5 000 euros à valoir sur ses indemnisations. Ce que contestent les avocats de Pfizer et BioNTech.
Il n’y a pas lieu à provision pour un préjudice futur. Il n’y a pas de certitude de lien de causalité parce que nous ne connaissons pas les antécédents médicaux de Clara*. Et on ne peut pas dire qu’il y ait une imputabilité directe et certaine.
Maître Sylvie Gallage-Alwis, avocate de Pfizer
Pour eux : "la plupart du temps la polyarthrite est une maladie génétique et il y a une longue liste de causes de cette maladie". Pfizer et BioNTech ne reconnaissent "aucun lien de causalité entre l'injection du vaccin et les symptômes de Clara, à aucun moment il n'est fait état d'un défaut du produit et on ne sait pas si les douleurs articulaires étaient là avant".
La désignation de cet expert médical est un premier pas dans le combat qu'a décidé de mener maître Lanzarone. Il défend près de 200 autres dossiers de plaignants contre Pfizer.