Élections européennes 2024. "Les grands problèmes, nous devons les résoudre ensemble" : les jeunes concernés par l'Europe ?

Selon un sondage réalisé par Ipsos, un jeune sur trois est sûr d'aller voter ce dimanche 9 juin. Nous sommes allés rencontrer des jeunes dans les Bouches-du-Rhône, venus de tous les pays, pour savoir s'ils se sentaient concernés.

Les élections européennes se dérouleront ce dimanche 9 juin en France. Le taux de participation des dernières élections en 2019 était de 50 %. Parmi les absentéistes, les jeunes Français comptaient parmi les plus mauvais élèves. Selon l'institut de sondage Ifop, seuls 27 % des 18- 24 ans et 36 % des 25-34 ans ont voté, contre 51 % en moyenne pour les Français. Qu'en sera-t-il de cette année ? Un sondage Ipsos réalisé par France Télévisions et Brut en mai dernier précisait qu'un jeune sur trois est sûr d'aller voter ce dimanche.

Cette génération née avec le programme d'échange universitaire Erasmus, l'euro ou encore l'espace Schengen se sent-elle pour autant citoyenne de l'Union européenne ? Pour le savoir, nous sommes allés rencontrer ces jeunes Européens à Marseille.

Une jeunesse européenne impliquée

Melvin Hodzic est un étudiant autrichien, venu visiter Marseille. Le temps de quelques jours, il s'est installé dans une auberge de jeunesse réunissant des nationalités du monde entier. Il revendique le fait de se sentir Européen, "surtout avec cette atmosphère internationale dans cette auberge". Et pour lui, ces prochaines élections sont importantes. "Je pense que la réponse globalement pour l'Union européenne, c'est que les grands problèmes, nous devons les résoudre ensemble", nous explique-t-il.

Hella, une Allemande, est venue passer ses vacances dans la cité phocéenne. Même constat pour elle. "Je trouve super important de voter", affirme-t-elle. Elle fait partie de ces étudiants à avoir bénéficié d'Erasmus. Ils sont, au total, plus de 12 millions de jeunes à avoir pu en profiter depuis 1987, dont 600 000 depuis la France. "J'ai fait beaucoup d'échanges en Europe. Et grâce à ça, je me sens plutôt européenne qu'Allemande", ajoute Hella.

Multiplication de programmes dédiés aux jeunes

L'Union européenne était au départ uniquement économique. Dès les années quatre-vingt, les programmes d'échanges et d'éducation se sont multipliés, comme les classes de sections européennes. À la rentrée 2021, 202 224 élèves étaient scolarisés en section européenne ou de langue orientale dans un lycée, selon l'Éducation nationale.

Des heures de cours supplémentaires en anglais, espagnol ou encore allemand sont données à ces lycéens, leur permettant également de faire la rencontre de leurs homologues à l'étranger. "Grâce aux réseaux sociaux, je pense qu'on a créé un petit lien qui pourrait peut-être dans le futur encore plus s'améliorer et créer encore plus d'amitié", nous explique Hairati, 16 ans.

"Cette citoyenneté européenne, on essaye de la diffuser au travers d'idées, de voyages, des activités que l'on peut faire. On travaille sur autre chose que les problématiques franco-françaises, comme l'histoire de l'Espagne. C'est intéressant pour eux", poursuit leur professeur d’histoire-géographie section euro, Alain Crambes.

Des volontariats européens pour les moins de 30 ans

Il existe aussi un volontariat européen, le corps européen de solidarité (CES). Les jeunes de moins de 30 ans ont la possibilité de s'engager dans des actions de solidarité, comme la lutte contre l'exclusion, l'aide aux personnes en situation de handicap ou encore l'accueil des réfugiés et migrants en France ou dans un pays à l'étranger.

Anika Egner, 18 ans, participe à ce volontariat. Elle aide une classe en section européenne allemande. "Je peux découvrir la culture française. Aujourd'hui, les jeunes sont très ouverts et ça, c'est super. Ma présence aussi me sensibilise les élèves pour les valeurs européens", s'enthousiasme la jeune Allemande.

"Les élèves ont vraiment une immersion dans la culture germanophone. C'est très facile pour eux, dès qu'ils ont le nom de leur correspondant, ils les contactent sur les réseaux sociaux. Je pense qu'ils se conçoivent comme des citoyens qui feront une partie de leurs études ou travailler à l'étranger", ajoute Evelyne By, professeur d’allemand au lycée Vauvenargue, à Aix-en-Provence.

Rendez-vous dans les scrutins ce dimanche 9 juin pour connaître la participation des jeunes Européens.