Des tsunamis pourraient submerger les plages marseillaises. Et pour prévenir de ces risques, la Ville a organisé un exercice grandeur nature, ce jeudi 31 août, à la plage du Prophète, dans le 7e arrondissement.
"Mesdames et messieurs, le littoral marseillais va être touché par une vague de tsunami dans quelques minutes", pouvait-on entendre dans les haut-parleurs sur la plage du Prophète à Marseille, ce jeudi matin.
Il ne s'agit pas là d'une plaisanterie, mais d'un exercice grandeur nature pour prévenir des risques de tsunamis. L'idée est de "voir dans quelle mesure la ville peut réagir de manière coordonnée et concertée et d'organiser l'évacuation dans les meilleures conditions de sécurité", précise Jean-Pierre Cochet, adjoint à la mairie de Marseille en charge de la sécurité civile.
En deux temps, trois mouvements, un point de rassemblement s'est organisé au-dessus de la plage.
Marseille concernée par les tsunamis
Et si ce dispositif, prévu par le bataillon de marins-pompiers de Marseille et les services de la Direction de prévention des risques de la municipalité, est nécessaire d'être testé à Marseille, c'est en raison des risques dans le futur pour la cité phocéenne.
"Selon l'Unesco, il y aurait 95 à 100 % de chances qu'il y ait une telle catastrophe à Marseille dans les 30 prochaines années", affirme l'élu.
D'autant qu'une catastrophe naturelle de ce genre a déjà touché la ville, en 1812. "Le Vieux-Port avait été vidé de son eau." "Scientifiquement, lorsqu'un phénomène s'est déjà produit à un endroit donné, il y a de fortes chances qu'il se produise à nouveau", ajoute l'adjoint au maire.
La municipalité précise que les tsunamis qui pourraient survenir dans la ville se manifesteraient principalement sous la forme d’une "élévation puissante et importante du niveau de l'eau et non sous la forme d’une grande vague".
Une région à risques
Située entre l'Italie et l'Algérie, Marseille est au cœur d'une région à risques. Pour Jean-Pierre Cochet et selon l'avis des scientifiques, le phénomène de la tectonique des plaques dans la région peut provoquer un tsunami ici. "Tout ce qui se passe sur la côte ligure, l'Algérie et les côtes méditerranéennes françaises peuvent nous impacter." Il soutient, en revanche, qu'il n'y a "pas de corrélation immédiate avec le réchauffement climatique".
Les risques connus, on peut maintenant se demander quels sont les gestes à adopter pour la population. "Entre la détection d'un tsunami au large de l'Algérie ou au large de la côte italienne, il se passera 1 h avant d'arriver sur la côte marseillaise. Il faut qu'en 1 h les gens se soient éloignés des plages. L'idée, c'est de se mettre a minima à 5 mètres de hauteur par rapport au niveau de la mer et reculer le plus loin possible de la mer. Plus vous êtes en hauteur, moins vous êtes exposés au risque", explique l'élu.
Un label international
D'autres exercices de ce genre sont à prévoir dans les années à venir. "Il y aura une politique récurrente d'information auprès de la population et une signalétique sera installée dans la ville de Marseille", soutient Jean-Pierre Cochet.
La Ville souhaite dans le futur briguer un label international délivré par l'Unesco, "Marseille ready". Ce titre pourrait faire de Marseille la ville en Méditerranée la plus importante en capacité d'affronter un tsunami.
Des exercices d'évacuation pour prévenir des tsunamis sont réalisés ailleurs dans la région, en particulier à Cannes, où la Côte d'Azur n'est pas épargnée par ces risques.