Le Belem, magnifique trois mâts français réalise la traversée olympique jusqu'à Marseille. Mais avant tout cela, le bateau a été le théâtre d'un stage d'insertion, 28 jeunes ont été sélectionnés pour naviguer à son bord. Avec l'espoir d'être retenu pour participer à la grande traversée entre Athènes et la France.
Embarquer à bord du Belem, bateau qui portera la flamme olympique jusqu'au Vieux-Port de Marseille, dans le dernier trois mâts français en activité pendant trois jours. Vingt-huit jeunes, âgés de 16 à 24 ans, ont appris, en octobre dernier à naviguer en équipage, encadrés par des marins professionnels. L'un d'eau sera sélectionné pour partiicper à la grande travsersée entre la Grèce et la France à la fin du mois d'avril. Le Belem, considéré comme l'un des plus beaux bateaux du monde, n'a pas fini d'émerveiller ces nouveaux matelots.
Les apprentis matelots
Avant de participer aux manoeuvres de ce mastodonte de 58 mètres de long, les stagiaires apprennent à faire des noeuds sur le pont, indispensables pour maintenir les 22 voiles de cet ancien bateau commercial.
Selon Kevin le Guen, gabier instructeur, "on ne peut rien faire à la force d'un homme. Un homme sur ce bateau tout seul, il ne peut rien faire".
On est obligé de travailler en équipe et de réunir nos forces et notre intelligence.
Kevin le Guen, Gabier Instructeurà France 3 Provence-Alpes
Théo, jeune matelot stagiaire, épuisé par les manoeuvres pour hisser les voiles, ne s'attendait pas du tout à ça. "Ah, j'en peux plus ! souffle-t-il. Je pensais juste faire une petite balade en mer".
Enfant, Alexandre souhaitait devenir skipper. Aujourd'hui c'est un rêve qui se réalise. "C'est le meilleur poste pour moi, c'est incroyable ! Il faut quand même se dire qu'on barre, on pilote un navire qui a plus de cent ans et en tant qu'étudiant quand même, c'est pas mal, hein ?"
Junior, motivé et emerveillé par cette expérience
Parmi les 28 jeunes matelots, Junior Amos. Ce jeune Marseillais a dû vaincre sa phobie des eaux profondes pour participer à l'aventure. Il y a trois mois, il ne savait même pas nager.
Seulement quelques heures après leur départ, le Belem offre à Junior et aux autres un souvenir inoubliable : des dauphins suivent les sillons du bateau.
Junior, ému se réjouit du spectacle : "Regarde, il y a eu des dauphins et c'est la première fois que je les vois vraiment dans leur état naturel. Et c'est quelque chose à vivre. Honnêtement, je ne sais pas quel mot mettre pour décrire ça"
C'est l'expérience, la plus extraordinaire de ma vie !
Junior, matelot stagiaire Marseillaisà France 3 Provence-Alpes
Des émotions et des rencontres
En mer, les liens entre les jeunes se tissent naturellement. Pour beaucoup d'entre eux, cette sortie représente une parenthèse enchantée.
Nicolas Sidibé, matelot stagiaire ne cache pas son bonheur. "Ça m'éloigne de l'endroit où je suis, de la ville tout ça. Là, on est en mer, on est au milieu de nulle part. C'est pas tous les jours qu'on peut vivre ça".
Alors que le capitaine vient d'autoriser les stagiaires à grimper au niveau de la grande voile à dix mètres de hauteur, un nouveau spectacle s'offre à eux : des baleines.
Alexandre Tolnai, matelot stagiaire, est emerveillé. "C'est magnifique, on ne peut pas être plus chanceux. Je pense qu'on a eu la totale entre les dauphins et les baleines en étant sur le mât".
Objectif : la flamme olympique
A la clé de ce séjour, le plus méritant des jeunes sera sélectionné pour le voyage de la flamme olympique. Le Belem traversera entre fin avril et début mai la mer depuis Athènes pour arriver à Marseille le 8 mai prochain.
"Même si je ne suis pas sélectionné, dit Alexandre le matelot, franchement, c'est une expérience que je n'oublierai pas dans ma vie et que je retiendrai et que je raconterai sûrement peut être à mes enfants ou à tout le monde".
Cent ans après les derniers Jeux olympiques d'été français, tous rêvent de devenir des éclaireurs de ces Jeux 2024.
Le rêve marseillais
À la nuit tombée, certains tombent dans les bras de Morphée. Tandis que d'autres, comme Yacine Nassah, matelot stagiaire, étudiant en BTS comptabilité, s'autorise à rêver que ce soit un Marseillais qui apporte la flamme de la Grèce à la France.
Que ce soit un Marseillais qui apporte la flamme, ce serait symbolique
Yassine Nassah - Matelot stagiaireà France 3 Provence-Alpes
Et justement cette flamme il y pense depuis longtemps. "Même avant de venir, j'y pensais. Juste penser à comment ça va être, comment je vais être dans l'équipage, les dix jours de traversée avec la flamme, les militaires, les journalistes et à l'arrivée de Marseille, ma famille, mes proches, tout le monde autour de cet événement. Là Je me projette encore... Ça fait rêver, j'ai des étoiles dans les yeux et dans ma tête".
Le séjour continue d'émerveiller ces jeunes des quartiers nord. Junior aussi ne trouve pas le sommeil et espère être l'heureux élu. "Si j'arrive à à ramener la flamme, ce serait vraiment un honneur pour ma grand-mère parce qu'elle a toujours regardé les Jeux Olympiques de loin et voir que son petit-fils aujourd'hui peut ramener la flamme, ça serait vraiment honorable et grandiose pour elle."
En attendant l'annonce des résultats, ils profitent des derniers moments conviviaux à bord du Belem.
Les échanges de numéros de téléphones pour rester en contact, circulent. "Avec le Belem, on a créé encore plus de liens, de fraternité", nous confie un des jeunes matelots stagiaires.
Cette aventure a permis aux jeunes de goûter à la vie de marin. Certains espèrent même devenir professionnels.
Plus d'un siècle après avoir sillonné ses premiers flots, cet insubmersible continue à marquer à vie de nouveaux coeurs.
Les quatre épisodes de la série sont à retrouver ici :