Hackers pro-russes, plaintes… ce que l'on sait de la cyberattaque contre les sites des villes de Marseille et Nice

Des militants pro-russes ont lancé une cyberattaque contre les sites de la Ville de Marseille, Nice et plusieurs autres collectivités, ce mardi 31 décembre. Une enquête a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure.

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"Ce site est inaccessible". Des militants pro-russes ont pris pour cible les sites de la Ville de Marseille et de plusieurs collectivités françaises dont Nice, ce mardi 31 décembre. Les impacts sont pour l'instant limités.

Comment les hackers ont-ils procédé, comment justifient-ils leur attaque, quelles sont les réactions des pouvoirs publics ? France 3 Provence-Alpes fait le point.

Une attaque "par déni de service"

Les sites de plusieurs grandes villes de France comme Marseille et Nice ont été visés ce mardi 31 décembre par une cyberattaque dite par déni de service. Concrètement, l'opération consiste à inonder un site précis de connexion, jusqu'à ce qu'il plante. La mairie de Marseille tient cependant à rassurer ses habitants : "aucune fuite de données personnelles n'est observée dans ce type d'attaque", affirme-t-elle.

Contactée par France 3 Côte d'Azur, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), précise qu'une telle attaque "sature temporairement, mais ne détruit pas et n'a pas d'impacts majeurs sur le site internet". Il est donc important de "ne pas surinterpréter de telles attaques (...), "pour ne pas faire le jeu des opposants", ajoute-t-elle.

Un groupe de hackers pro-russe

À l'origine de l'attaque : des hackers du groupe pro-russe Noname057(16). "Nous avons décidé de féliciter la France russophobe pour la nouvelle année à venir, et en guise de cadeau, nous présentons des obus DDos aux sites", écrivent les pirates sur Telegram. En 2023, les sites de l'Assemblée nationale et du Sénat avaient temporairement été bloqués par des attaques de ce même collectif Noname, pour critiquer le soutien de la France à l'Ukraine.  

Une enquête ouverte par le parquet

Le parquet de Paris a indiqué à l'AFP s'être saisi de ces faits, et l'enquête a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les investigations ont été ouvertes pour entrave à un système de traitement automatisé de données (STAD) en bande organisée, a précisé le ministère public.
Plus tôt dans la journée, la Ville de Marseille avait indiqué son intention de porter plainte, tout comme le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a déploré sur X un "acte grave et inacceptable".

 

Plusieurs grandes villes touchées

 Mardi soir, 23 sites ont été recensés comme victimes, selon le parquet de Paris.

Sur son compte X, le groupe de hackers a revendiqué des attaques contre les sites des villes de Nantes, Bordeaux, Poitiers, Pau, Nîmes, Nice, Angers, Le Havre, Montpellier, de La Polynésie Française et de Nouvelle-Calédonie, mais ils étaient toujours accessibles mardi.

Christian Estrosi, le maire de la ville de Nice, a confirmé sur X que le site de la Ville avait été ciblé. De même, la Ville de Marseille a déclaré à l'AFP que les serveurs de la société OVH, qui hébergent ses sites, ont fait l'objet d'une cyberattaque qui a conduit à l'activation de "mécanismes de protection ayant pour conséquence de rendre inaccessible" ses pages internet.

Mais plusieurs autres collectivités, dont les villes de Pau et d'Angers, ainsi que le département des Landes, ont indiqué ne pas avoir noté d'incident. 

Une attaque punie par la loi

L'attaque par déni de service est punie par la loi. Selon l'article 323-2 du Code pénal, "le fait d'entraver ou de fausser le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende".

Marseille déjà victime d'une cyberattaque en 2020

La Ville de Marseille a déjà été victime d'une cyberattaque d'ampleur. En mars 2020, juste avant le premier confinement, son site avait déjà été visé par une attaque sur certains de ces systèmes et services, "dont ceux de l'état civil", tout comme celui de la Métropole d'Aix-Marseille et de la Ville de Martigues. Les pirates réclamaient une rançon pour rétablir l'accès.




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