"Il était temps !", les quartiers nord de Marseille sont enfin affichés sur la carte de l'office de tourisme

Lorsque l'on pense tourisme à Marseille, peu sont ceux qui s'aventurent dans les quartiers nord de la ville. Jusqu'à présent, même l'office de tourisme n'affichait pas cette zone sur sa carte. La municipalité, commerçants et habitants espèrent que son apparition sur le dépliant touristique pourra changer l'image dégradée de ces quartiers.

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Marseille. L'une des plus grandes villes de France, représentée de moitié. Jusqu'à présent, la carte touristique de la cité phocéenne ne représentait que le centre-ville, ignorant la partie nord et est de Marseille. Désormais, le nouveau dépliant affiche tous les quartiers, et propose également des recommandations et lieux incontournables dans chaque arrondissement de la ville.

"Il était temps !", se réjouit Charlotte Noblet, gérante de l'auberge de jeunesse QG Marseille, située dans le 15e arrondissement. "La nouvelle carte nous permet de montrer aux gens qu'on accueille où ils sont dans la ville. Avant, sur l'ancienne carte, on devait dessiner les coins à visiter et les chemins à prendre pour s'y rendre", raconte Charlotte Noblet. Danièle de Cesare, directrice du Théâtre Le Petit Merlan, est ravie d'apparaître enfin sur la carte. "C'est une très bonne idée. Cela permet d'élargir Marseille, de montrer que la culture n'est pas que dans le centre-ville", soutient la créatrice de ce théâtre du 14ᵉ arrondissement.

Déconstruire l'image de ces quartiers

"La mairie a rattrapé le coche", taquine Charlotte Noblet. Stratégie politique de la ville, l'idée première est simple : il fallait "faire figurer l'entièreté de la ville", commence Laurent Lhardit, élu en charge du dynamisme économique et député socialiste depuis peu. Historiquement, les cartes touristiques montraient Marseille "presque à l'envers". La mer était représentée au sud de la ville, alors qu'à Marseille, "la mer est à l'ouest", souligne Laurent Lhardit. Avec cette disposition, faussée, uniquement le centre et le sud de Marseille étaient mis en valeur sur les cartes.

"On ne peut pas faire disparaître la moitié de la ville. Il y a plein de choses à faire dans les quartiers Nord. Des balades, aller au théâtre, faire de la voile, comprendre la géographie de Marseille", liste la gérante de l'auberge.

Les quartiers nord, ce n'est pas ce que l'on croit. La moitié de la ville ne peut pas être soumis au réseau, c'est impossible.

Charlotte Noblet, gérante de l'auberge de jeunesse QG Marseille (15e)

à France 3 Provence-Alpes

Les gens "ne se rendent pas compte que les quelques cités qui peuvent poser problème sont à des kilomètres" les unes d'entre elles, avance l'élu. Entre les cités, il y a des campagnes, "des lieux passionnants à découvrir".

Selon lui, "le trafic est très localisé".

Un des objectifs de cette nouvelle carte : casser l'image négative de la périphérie de Marseille, et montrer aux gens la richesse culturelle de ces quartiers. Balade au bord des chutes des Aygalades, visite du château de la Buzine, du marché aux puces, des fermes avec leurs vaches... Sans oublier certains lieux historiques, comme la Savonnerie du Fer à Cheval, plus vieille fabricante du mythique savon de Marseille, dans le 14ᵉ arrondissement.

"Je suis heureux que ce projet soit mis en place pour mettre en valeur nos quartiers", se réjouit Raphaël Seghin, son président.

Des expériences sociales à vivre

Originaire de Belgique, cela fait dix ans que Raphaël Seghin est à la tête de la savonnerie. Avant de s'installer ici, le président reconnaît avoir appréhendé son quotidien dans ce quartier reculé de Marseille, avant de l'adopter. "J'ai finalement découvert que c'est un endroit plein de vie, de culture. Je ne dis pas que les quartiers nord sont parfaits, mais il y a surtout des gens qui habitent, des expériences à vivre", insiste Raphaël Seghin.

Certaines initiatives locales des quartiers nord sont internationalement prisées : l'Après M, ancien McDonald’s transformé en restaurant solidaire et en banque alimentaire à Sainte-Marthe (14ᵉ), ou encore l'hôtel du nord, association de chambres d'hôtes qui propose à ses hébergés des visites guidées des quartiers nord.

Je ne crois pas que ce qu'on raconte sur les quartiers Nord de Marseille existe. Ce sont des légendes.

Laurent Lhardit, élu en charge du dynamisme économique

à France 3 Provence-Alpes

Situé au cœur du Merlan, la directrice du théâtre affirme n'avoir "jamais eu de problème en trente ans". Depuis l'explosion des règlements de comptes au cours de ces deux dernières années, "la peur est revenue". Depuis qu'elle gère son théâtre, Danièle de Cesare doit régulièrement rassurer les spectateurs : "Est-ce qu'on ne va pas se faire voler la voiture ? Est-ce qu'on peut venir en toute tranquillité ? Ce sont souvent des questions que les gens me posent avant de venir voir une pièce. Finalement, ils se rendent bien compte une fois sur place que c'est un quartier comme les autres". 

Certains ne savent même pas qu'il y a un théâtre dans le 14e !

Danièle de Cesare, directrice et créatrice du Théâtre du Petit Merlan

à France 3 Provence-Alpes

Rassurer les visiteurs, c'est aussi devenu le quotidien de Charlotte Noblet. "Seuls les Français sont inquiets. Les étrangers n'ont aucun a priori sur les quartiers nord car ils n'écoutent pas les médias français", pointe la gérante de l'auberge.

Des quartiers qui restent mal desservis

L'image négative des quartiers Nord est-elle le fruit d'un imaginaire collectif ? "Il faut rétablir ce que sont vraiment les quartiers nord", persiste Charlotte Noblet. Pour se rendre dans cette zone excentrée, encore faut-il pouvoir s'y rendre. Laurent Lhardit reconnaît que l'offre en transport n'est pas suffisante. "Un bus touristique verra peut-être le jour dans les mois à venir", espère le député. 

"Il y a vingt ans, une multitude d'actions avaient été mises en place dans le centre de Parlerme pour convaincre les touristes de s'y balader. Aujourd'hui, il est l'un des endroits les plus visités de Sicile", met en avant Laurent Lhardit.

En attendant que les quartiers nord deviennent un lieu incontournable des touristes, l'élu espère au moins que cela permettra de désengorger d'autres sites de la cité phocéenne plus au sud, tel que les calanques et le littoral, qui eux, sont victimes du surtourisme.

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