"Il n'y aura plus de policiers sur le terrain", avec la fin de la vidéosurveillance systématique en garde à vue

Depuis ce 1er octobre, la surveillance des gardes à vue par caméras n'est désormais plus systématique. Au contraire, elle doit être motivée par les policiers à leur hiérarchie et ne s'appliquera que dans de très rares cas. Les effectifs de commissariats vont devoir être doublés et seront pris sur les patrouilles de terrain selon les syndicats.

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"On avait un outil efficace et pratique pour surveiller les gardes à vue et laisser du temps aux OPJ, aux enquêteurs et aux chefs de poste pour travailler sur autres choses. Mais avec cette nouvelle directive, on alourdit le travail des policiers au quotidien", ne décolère pas Bruno Bartocetti du syndicat SGP Unité police. Cette nouvelle directive a été signifiée à tous les commissariats de France ce lundi 30 septembre, avec mise en œuvre dès de mardi 1ᵉʳ octobre. Un délai court et une procédure contraignante qui met en colère les policiers qui voient dans cette nouvelle règle, "un obstacle de plus dans l'accomplissement de [leur] travail au quotidien". Explications.

" Cette directive  va nous obliger à doubler les effectifs dans les commissariats, en prenant sur les effectifs de voie publique", détaille Bruno Bartocetti.

Cette nouvelle directive est tombée ce lundi 30 septembre et doit s'appliquer dès ce 1ᵉʳ octobre, "au nom du droit à l'image ? Du respect de l'intimité ? Mais on marche sur la tête" ne décolère pas Rudy Manna, du syndicat Alliance.

"C'est purement scandaleux"

"On a besoin de collègues, de policiers sur le terrain et finalement, on va les mobiliser en commissariats avec ce genre de directives. C'est purement scandaleux", insiste Bruno Bartocetti.

"Comment faire compliqué quand on peut faire simple ?", s'interroge Rudy Manna, du syndicat Alliance.

"Je suis vraiment très en colère. En colère dans la mesure où déjà, on alourdit la procédure. Je pense aux enquêteurs qui ont eu des procédures de plus en plus difficiles à développer et s'ajoute également la surveillance des gardés à vue", se désole Bruno Bartocetti.

Cela peut être fait par des caméras, c'est au détriment du service public au détriment des victimes au détriment de la population qui attendent leur police sur le terrain.

Bruno Bartocetti , secrétaire national Unité police Zone Sud

à France 3 Provence-Alpes

" Cette directive tombe la veille pour le lendemain, avec effet immédiat... préparée par Darmanin et Dupont-Moretti, sous l'ère Castex, signée par Frédéric Veaux, la veille de son départ", raconte Rudy Manna ajoutant, "cela va à l'encontre de ce que l'on demande dans la simplification des procédures administratives qui occulte le véritable travail des policiers."

"On est dans la 4ᵉ dimension"

"Nous, on demande à être pragmatique, travailler le plus simplement et logiquement possible, pas rajouter du travail aux chefs de poste et aux OPJ,  on est dans la 4ᵉ dimension", détaille Rudy Mana.

Au lieu d'avancer, on recule, c'est dramatique.

Rudy Manna, porte-parole national, Allinace Police

à France 3 Provence-Alpes

"Le problème, c'est que, nous ne sommes pas écoutés. Nous on sait comment cela se passe dans la réalité, le chef de poste, il gère des dépôts de plaintes, des présentations aux commissariats, et il regarde sur les vidéos si tout se passe bien pour les gardés à vue, qu'il n'y ait pas de tentative de suicides, pas de bagarre", détaille Rudy Manna, "là, il va devoir tout laisser en plan, tous les 1/4 d'heure pour aller voir si tout va bien, le problème c’est qu'il peut rater un début de bagarre, ou autre avec ce système."

Selon lui, "ce sont surtout les petits commissariats avec moins d'effectifs qui vont en pâtir, et par ricochets, les citoyens qui ne verront plus d'équipages de voie publique". 

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