Deux mois après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne qui avait fait 8 morts, le ministre du Logement Julien Denormandie est venu à Marseille pour le second comité de suivi du relogement des sinistrés. 1300 personnes sont toujours en attente d'une solution pérenne.
Un 16 m2 flambant neuf au 83 la rue de la République. C'est en quelque sorte un "appartement témoin" qui a été présenté à la presse ce lundi, l'un des 75 qui seront attribués à des personnes évacuées de leur immeuble depuis le 5 novembre à Marseille.
Deux mois après l'effondrement des immeubles dans la rue d'Aubagne qui avait 8 morts, ce sont encore 1300 personnes qui restent à reloger. "La situation reste préoccupante", a reconnu le ministre du Logement Julien Denormandie, présent à Marseille pour rencontrer les propriétaires privés, les bailleurs sociaux, les assureurs et les élus.La situation reste préoccupante.
Toujours à l'hôtel ou en foyer
Au total 1 973 personnes avaient ainsi dû dans l'urgence quitter leur domicile selon le décompte de la mairie. Seuls un peu plus de 500 locataires ont depuis retrouvé un logement selon les chiffres communiqués par l'adjointe en charge du dossier Arlette Fructus, qui détaille "400 personnes relogées dans leur logement d'origine" après des travaux menés dans une soixantaine d'immeubles et "136 personnes relogées soit définitivement soit de façon temporaire".Pour les autres, le "temporaire" s'éternise dans des hôtels ou des foyers. 1371 ont été hébergées au frais de la ville, a indiqué Jean-Claude Gaudin, lundi lors de ses voeux à la presse. La note réglée par la municipalité pour ce plan d'action d'urgence s'élève selon le maire à 14 millions d'euros.
Pas de réquisitions
Les 75 appartements annoncés par le ministre du logement ne font pas le compte. "Cela peut paraître une goutte d'eau mais c'est un premier pas", a souligné Julien Denormandie.Réquisitionner des logements n'est pas envisagé même si le ministre affirme que cela n'est pas exclu. Il rappelle qu'en droit français, "cela peut prendre beaucoup de temps" et ce n'est donc pas, selon lui, la meilleure solution pour répondre à l'urgence de la situation.
L' "après" rue d'Aubagne
A l'issue du comité de suivi en préfecture mardi matin, le ministre du logement a affirmé la volonté de l'Etat de "préparer l'après" rue d'Aubagne, que tous les ilôts à requalifier dans le grand centre de Marseille le soient durablement".Julien Denormandie a confirmé que l'Etat va agir immédiatement pour le traitement de l'habitat dégradé via l'ANAH (Agence nationale de l'habitat), pour des "travaux de réhabilitation d'urgence", avec une enveloppe de 240 millions d'euros.
Par ailleurs, 50 millions d'euros "devraient pouvoir être alloués" via l'ANRU a ajouté le ministre L'Agence nationale pour la rénovation urbaine réunira son comité d'engagement le 6 février, "pour accélérer le lancement des projets envisagés."
Dans un communiqué, la Fondation Abbé Pierre salue la mobilisation de logements vides rue de la République mais souligne que "cette mesure d'urgence ne saurait répondre à elle seule au défi d'une politique ambicieuse de lutte contre l'habitat indigne".
"A Marseille, où près de 40 000 logements sont potentiellement indignes, rappelle la Fondation, cela doit se traduire par un objectif annuel de réhabilitation de 4000 logements, soit environ 400 immeubles par an".