Après l'enquête de flagrance, le parquet de Marseille ouvre une information judiciaire contre X pour 'homicides involontaires" aggravés "par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité".
Ce mercredi 27 novembre, 22 jours après l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne à Marseille qui a causé la mort de huit personnes, le parquet de Marseille ouvre une information judiciaire contre X, pour "homicide involontaires" aggravés "par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité.
Dès le 5 novembre, ce même parquet avait ouvert une enquête de flagrance pour permettre les investigations sur les causes et les éventuelles responsabilités de ces effondrements.
a précisé Xavier Tarabeux, procureur de la République, dans un communiqué.A ce jour, les causes de l'effondrement de ces immeubles (...) ne sont pas établies
Information judiciaire contre X
L'instruction a été ouverte pour "homicides et blessures involontaires aggravés par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement" et pour "mise en danger de la vie d'autrui", ajoute le communiqué.L'enquête a été confiée à trois juges d'instruction du pôle accidents collectifs du tribunal de grande instance de Marseille.
L'enquête de flagrance
Le 5 novembre dernier, quelques heures après l'effondrement des deux immeubles de la rue d'Aubagne, une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Marseille.Durant trois semaines, une centaine d'enquêteurs de la police judiciaire, sous l'autorité de douze magistrats du parquet, ont procédé à des dizaines d'auditions. Locataires absents au moment du drame, propriétaires, syndic de copropriété ou encore responsables et membres des services municipaux ont été interrogés. Des perquisitions ont permis de mettre la main sur des documents et des ordinateurs, à la mairie, au syndic et chez des experts qui ont examiné les immeubles.
Dans son communiqué, le procureur de la République indique que "le 5 novembre, les deux immeubles n° 63 et n° 65 se sont effondrés simultanément, peu après 9H00. Le 65, dans le décombres duquel les corps ont été retrouvés après plusieurs jours d'intenses recherches, était une copropriété privée, et le seul immeuble habité.
Le 63 avait été condamné à la suite d'une procédure d'expropriation l'ayant attribué au bailleur social municipal Marseille-Habitat en 2017".
Pose d'une palissade rue d'Aubagne
Cet après-midi, sous le regard des habitants, des agents municipaux hissent une palissade à l'entrée de la rue d'Aubagne. Est-ce pour renforcer la sécurité dans le secteur ? Officiellement, cette palissade est mise en place pour des raisons de sécurité, pour éviter que des habitants pénètrent dans les immeubles et pour éviter les risques de vol dans les appartements.
Le point sur la situation ce mardi 27 novembre
Après l'effondrement des deux immeubles de la rue d'Aubagne, de nombreux habitants du quartier de Noailles ont été évacués pour des raisons de sécurité et par crainte d'un nouveau drame. Peu après, la peur a envahi tout Marseille et du même coup, la réalité de l'habitat insalubre à Marseille a été remise sur le devant de la scène.Pour des raisons de risque de péril imminent ou par principe de précaution, à ce jour, 186 immeubles ont été évacués de leurs occupants à Marseille, dont 48 dans le périmètre de la rue d'Aubagne. 1377 personnes ont été délogées. 1104 personnes sont actuellement hébergées dans une trentaine d'hôtels de la ville.