Relogement des sinistrés, travaux de consolidation, origine des fissures et perspectives : 10 jours après l'évacuation en pleine nuit de deux immeubles de Notre Dame-des Marins à Martigues, voici ce que l'on sait sur l'évolution de la situation.
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, près de 150 personnes ont dû être évacuées de deux immeubles de la commune de Martigues (Bouches-du-Rhône) en raison de l'apparition d'une fissure sur l'un des bâtiments de la cité Notre-Dame-des-Marins.
Une cellule de crise communale a immédiatement été mise sur pied pour accompagner les habitants et les services municipaux ont organisé, avec les pompiers et de la police nationale, la mise en sécurité des lieux.
Encore 16 familles à reloger
Si au lendemain de l'évacuation la situation s'est tendue entre le bailleur 13 Habitat et les locataires évacués, le relogement définitif de 28 des 44 familles évacuées dans de nouveaux appartements a permis un retour au calme. Les sinistrés, pour lesquels aucune solution perenne n'a été trouvée à ce jour, sont toujours hébergés temporairement dans des hôtels de la ville, chez des proches ou de la famille. Le centre social du quartier accueille les résidents pour toutes les démarches administratives et met à leur disposition des assistantes sociales.
Les animaux domestiques, restés à l'intérieur des appartements au moment de l'évacuation d'urgence, ont pu être récupérés par leurs propriétaires dans les jours qui ont suivi.
Le bâtiment ne bouge quasiment plus
Il s'agit principalement d'une opération de consolidation de l'immeuble qui menaçait de s'effondrer. Les équipes missionnées par 13 Habitat continuent d’injecter du béton liquide jusqu'à 7 mètres sous les fondations du bâtiment K-M, de manière à stabiliser le terrain en remplissant toutes les potentielles cavités. S’il n’y a plus aucun espoir de le sauver, l’objectif est de permettre aux locataires de récupérer leurs affaires, avant démolition.
Interrogé ce mardi par France 3 Provence Alpes, le responsable des travaux pour 13 Habitat, Frédéric Mignon, indique que "le bâtiment ne bouge quasiment plus. On parle d'un millimètre sur les deux jours du week-end, ce qui n'est rien à côté des premières mesures alarmantes".
L'avenue Francis Turcan reste coupée à la circulation jusqu'à nouvel ordre.
L'origine des fissures encore débattue
Dans cet immeuble construit dans les années 70, les habitants reprochent au bailleur social 13 Habitat d’avoir "laissé à l’abandon" la cité. Par ailleurs, plusieurs personnes, évoquant un problème ancien, indiquent avoir vu leur demande de relogement classée sans suite ces dernières années. 13 Habitat s'était engagé en février 2023 à investir 30 millions d'euros pour la réhabilitation de la cité.
Dès le 10 septembre, la Ville a demandé au Tribunal administratif de Marseille la nomination d'un expert dans le cadre d'une procédure d'urgence de mise en sécurité. Nommé dès le lendemain, ce dernier s’est rendu le 12 septembre sur le site pour inspecter les bâtiments K et M évacués. La Ville est toujours dans l'attente des conclusions.
De son côté, le bailleur social du département,13 Habitat, a diligenté une expertise qui désigne un tassement de terrain comme responsable de cette dégradation et plus précisément un phénomène de retrait-gonflement des argiles. "Des capteurs mis en place par une société d’ingénierie mesurent en continu la stabilité du bâti", indiquait le bailleur dans un communiqué le 13 septembre. Des études géotechniques qui ont permis de conclure que "l’origine de la fissure de l’immeuble pourrait être un mouvement de terrain".
Une compensation de 2000 euros pour la perte des meubles
Le déménagement de tous les logements condamnés n'est pas envisagé avant le 28 septembre. Selon les informations de France 3 Provence Alpes, la fragilisation des escaliers à l'intérieur des bâtiments ne permettrait pas aux résidents de récupérer la totalité de leurs biens personnels et a fortiori leurs meubles. Pour dédommagement, 13 Habitat propose aux locataires évacués une aide de 2000 euros par personne, 2500 euros par couple et 500 euros par enfant. Une compensation (en bons d'achat valables dans une enseigne de la grande distribution) jugée insuffisante par de nombreux habitants.