"J'ai décidé de me retirer temporairement" a annoncé l'imam de la mosquée des Bleuets menacée de fermeture à Marseille

Le responsable de la mosquée des Bleuets a annoncé à la presse ce lundi qu'il se retire pour éviter la fermeture du lieu de culte menacé de fermeture administrative et également pour des raisons personnelles.

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Il ne fera plus le prêche du vendredi. L'imam Ismaïl a annoncé son retrait lors d'une conférence de presse. "Afin de préserver la structure et le travail qui a été fait, et surtout parce que je traverse un drame familial (...) et j'ai besoin de me recentrer sur moi-même, mon épouse et mes enfants, j'ai décidé de me retirer temporairement", a-t-il indiqué. 

Mercredi dernier, la préfecture de police de Marseille avait demandé que l'imam Ismaïl soit mis en retrait provisoirement, sous peine d'une fermeture administrative de la mosquée. Smaïn Bendjilali est notamment accusé de "défendre une vision fondamentaliste légitimant le recours à la violence" et de propos "incitant à la discrimination contre les femmes".

En retrait le temps d'obtenir le diplôme universitaire Laïcité

L'imam des Bleuets a précisé qu'il allait suivre une formation pour passer le diplôme universitaire (DU) laïcité", comme la préfecture l'exigeait. "A l'issue de l'obtention de ce diplôme, on verra comme ça se passera", a-t-il ajouté.

"Dans neuf mois, nous espérons que l'imam Ismaïl sera diplômé de la faculté de sciences politiques d'Aix-Marseille et pourra retrouver son poste d'imam, avec cette nouvelle formation qui permettra d'assurer à l'avenir qu'il ne pourra rien être reproché à la mosquée des Bleuets", a indiqué l'un des responsables de la mosquée. 

Convoqué au tribunal pour apologie du terrorisme

L'imam marseillais est par ailleurs renvoyé en correctionnel le 3 octobre pour répondre d'accusations d'apologie du terrorisme, pour des messages postés sur les réseaux sociaux. "La mosquée comme moi-même, nous avons toujours combattu toute forme de terrorisme et nous n'avons jamais soutenu le moindre groupe qu'il se réclame ou non de l'islam, a-t-il affirmé, d'être accusé d'apologie du terrorisme, je considère ça comme une insulte". L'imam a également souligné qu'aucun membre de la mosquée n'avait rejoint de groupes terroristes, et que la mosquée avait même reçu des menaces de mort. L'islam Ismaïl a réfuté les accusations d'antisémitisme, soulignant qu'un rabbin vient assister au prêche du vendredi, dans une "relation fraternelle et amicale".

Pour l'avocat Rafik Chekkat, c'est la fin d'un "bras de fer" de trois semaines avec la préfecture de police, qui pose selon lui questions sur le respect des libertés d'expression et de culte en France, estimant que "les attaques contre l'imam Ismaïl et la mosquée des Bleuets comme faisant partie d'attaques bien plus larges que subit l'ensemble de la société."

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