La préfecture de police de Marseille demande le retrait de l'imam Ismaïl dans les cinq jours sous peine d'une fermeture. Une conférence de presse se tiendra le lundi 9 septembre à la mosquée des Bleuets, annonce Rafik Chekkat à France 3 Provence-Alpes.
La préfecture de police a demandé le retrait provisoire de l'imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, sous peine d'une fermeture dans les cinq jours, a indiqué mercredi 4 septembre, l'un des avocats de la mosquée à France 3 Provence-Alpes, confirmant une information du Figaro.
"Les représentants de la mosquée ont reçu un courrier de la préfecture, il est demandé le retrait provisoire de l'imam Ismaïl, le temps qu'il suive une formation laïcité et valeurs de la République. Et les représentants de la mosquée ont cinq jours pour répondre", a déclaré Me Rafik Chekkat.
Une conférence de presse se tiendra le lundi 9 septembre à la mosquée des Bleuets, annonce l'avocat à France 3 Provence-Alpes.
"Envoyer un mauvais signal"
Interrogé par France 3 Provence-Alpes, Me Rafik Chekkat ne se prononce pas sur la décision de l'imam concernant un potentiel retrait de la mosquée, mais regrette cette décision de la préfecture de police : "Les autorités n'ont pas à s'immiscer dans le culte. Cette situation peut créer un précédent et envoyer un mauvais signal".
Le 20 août, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avait notifié à cette mosquée d'un quartier pauvre de la ville son intention de la fermer d'ici début septembre, estimant que des "propos légitimant la violence" y sont tenus depuis des années.
L'imam principal de cette mosquée, le Français Smaïn Bendjilali, appelé imam Ismaïl, est notamment accusé par la préfecture de police de "défendre une vision fondamentaliste légitimant le recours à la violence" et de propos "incitant à la discrimination contre les femmes", ce qu'il nie, sa défense déplorant une manœuvre politique.
Une formation sur la laïcité
Depuis, les avocats et responsables de la mosquée ont rencontré les représentants de l'Etat lundi à Marseille. Accompagnés du président du Conseil départemental du culte musulman, ils ont alors proposé des "mesures correctives", avait indiqué à l'AFP Me Rafik Chekkat, un de leurs avocats, présent au rendez-vous.
Il s'agit notamment de retirer certaines publications en ligne, "non pas que nous les considérions illégales mais par mesure d'apaisement", avait-il précisé. L'imam proposait aussi de suivre une formation universitaire sur la laïcité.
Au lendemain de ce rendez-vous, l'imam Smaïn Bendjilali a été placé en garde à vue plusieurs heures mardi, puis s'est vu convoquer le 3 octobre pour répondre d'accusations "d'apologie du terrorisme" en lien, selon le parquet de Marseille, avec des publications en ligne sur la situation dans l'enclave palestinienne de Gaza.
En août, l'imam Ismaïl s'était défendu de tout antisémitisme : "Quand on fait une invocation pour Gaza, on est accusé d'être antijuif, mais on n'est pas antijuif, on est anti-injustice".