Au Collège Longchamp à Marseille, deux professeurs en absence longue durée n'ont pas été remplacés. Le problème est récurrent dans l'académie. Les deux matières les plus concernées sont les mathématiques et le français.
En plein centre-ville de Marseille, au collège Longchamp, une professeure de français est absente depuis le 30 novembre, une autre depuis le 9 janvier. Elles n'ont pas été remplacées. Les parents d'élèves, inquiets, ont écrit au rectorat. Leurs lettres sont restées sans réponse. En tout, 45 postes n'ont pas été pourvus dans les Bouches-du-Rhône depuis la rentrée de septembre.
"Je trouve pas ça normal"
"A la maison, le français n'est pas la langue principale. Donc je m'inquiète encore davantage", explique Valentina Napolitano, mère d'un élève de sixième. Christian Geschbindermall, délégué de parents d'élèves du Collège Longchamp, abonde dans le même sens : "On craint qu'après les vacances de février, ce soit encore reporté et qu'on aille comme ça jusqu'au brevet sans prof de français."
Des collégiens rencontrés devant l'établissement s'inquiètent du "paquet d'heures en moins" que représentent ces absences. Certains ont pu prendre des cours particuliers : "Je trouve pas ça normal, il faut payer pour avoir du français."
Sept classes d'un collège concernées
Ils n'ont pu avoir que six jours de cours remplacés sur un total de huit semaines. En tout, sept classes du collège sont concernées.
"Ce qu'ils n'ont pas appris là, c'est quand même perdu", s'alarme Céline Eymery, mère d'un élève de sixième. "Ça fait quand même longtemps qu'on a plus français et là, on va arriver dans des classes où des élèves vont avoir des réponses et pas nous", ajoute son fils, Léo.
Des postes vacants dès la rentrée
Contacté, le rectorat ne nous a pas répondu sur le nombre de postes vacants en français. Mais plusieurs syndicats l'ont chiffré, dans les Bouches-du-Rhône.
"Il y a 45 postes de professeur de français qui n'ont pas été pourvus à la rentrée. Ils étaient ouverts mais on n'a pas réussi à recruter suffisamment de gens pour les mettre en face des élèves", souligne Nicolas Bernard Hayrault, secrétaire départemental SNES 13.
Cette situation pourrait empirer avec la prochaine réforme du collège souhaitée par le gouvernement qui prévoit des heures de français en plus.