Alors que les préparatifs de la visite du pape en septembre à Marseille sont en cours, le pontife a déclaré se rendre "à Marseille, pas en France". Des propos qui ont fait polémique chez les Français catholiques. Le pape François souhaite faire de la question migratoire une priorité lors de sa venue.
"J'irai à Marseille, pas en France", a affirmé le pape François, alors qu'il était dans l'avion de retour des JMJ (journées mondiales de la jeunesse) de Lisbonne, hier. Il évoquait ainsi sa future visite officielle dans la cité phocéenne, les 22 et 23 septembre prochains, et expliquait que son déplacement à Marseille ne constituait pas une visite d'État.
La question migratoire au cœur des préoccupations
"Le problème qui me préoccupe, c'est le problème méditerranéen, c'est pourquoi je vais en France. L'exploitation des migrants est criminelle", a insisté le pape âgé de 86 ans, qui a fait de la question migratoire une pierre angulaire de son pontificat.
Le jésuite argentin se rendra à Marseille dans le cadre des Rencontres méditerranéennes. Une soixantaine de représentants d'Église des cinq rives de la Méditerranée (Afrique du Nord, Balkans, Europe latine, Mer Noire et Moyen-Orient) seront accueillis du 18 au 24 septembre. Une soixantaine de jeunes, originaires de ces pays, seront également conviés.
Autour de ces rencontres, plusieurs thèmes seront abordés comme les inégalités économiques, les migrations et le changement climatique.
Le plus grand cimetière se trouve en Afrique du Nord.
Le pape François
Le samedi 23 septembre, le pontife célébrera une messe au stade Vélodrome, qui sera ouverte au public. Il dédiera une prière en mémoire des migrants disparus en mer.
"En Méditerranée, les évêques font cette rencontre pour réfléchir sur le drame des migrants, a souligné le pape lors d'une conférence de presse. La Méditerranée est un cimetière. Mais ce n'est pas le plus grand : le plus grand cimetière se trouve dans le nord de l'Afrique. C'est terrible. Voilà pourquoi je vais à Marseille."
Rencontre avec Emmanuel Macron
"À Marseille, pas en France", ses propos ont provoqué l'incompréhension chez une partie des catholiques français. Interrogé sur le fait de savoir s'il avait "quelque chose contre la France", le pape a assuré que ce n'était pas le cas. "Là-dessus, c'est une politique. Je visite les petits pays européens, les grands (Espagne, France, Angleterre...), je les laisse pour après, pour la fin. Je veux commencer par les petits", s'est-il justifié.
Il rencontrera d'ailleurs le président de la République, Emmanuel Macron, samedi après-midi, avant de célébrer sa messe.
Le pape François a présidé ce dimanche à Lisbonne la messe finale des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) devant 1,5 million de pèlerins, au dernier jour de sa visite consacrée au plus grand rassemblement catholique international.
Depuis son élection en 2013, Jorge Bergoglio a effectué 42 voyages à l'étranger et visité une soixantaine de pays, donnant priorité aux "périphéries". Malgré une santé de plus en plus fragile l'obligeant à se déplacer en fauteuil roulant, l'évêque de Rome continue de voyager. Il se rendra en Mongolie début septembre.
Récemment, il a confié à des journalistes plusieurs de ses projets de voyage. Parmi eux, l'Argentine et le Kosovo.
Le pontife n'a, pour l'instant, précisé aucune date.