Alexandre Guérini, entrepreneur, frère de Jean-Noël Guérini, ancien président du conseil départemental des Bouches-du-Rhône vient d'être libéré ce mardi par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Il était détenu à la prison de Luynes, dans les Bouches-du-Rhône.
La décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence est tombée à 14h ce mardi. Alexandre Guérini peut sortir libre de la maison d'arrêt de Luynes où il était détenu depuis le 10 juin dernier.
Le 25 mai dernier, le tribunal correctionnel de Marseille avait condamné Alexandre Guérini à six ans de prison avec mandat de dépôt différé, 12 ans après les débuts d'une enquête tentaculaire.
En tout, ce sont 11 ans d’enquête (2009 à 2020), 58 tomes, 40.000 pages, des dizaines de perquisitions, 600 pièces à convictions réunies, des centaines d’heures d’écoutes téléphoniques, 150 personnes auditionnées, 31 gardes à vue, 99 interrogatoires dont 30 pour Alexandre Guérini, à lui seul.
Les frères Guérini étaient accusés de trafic d’influence, prise illégale d’intérêt, abus de biens sociaux, ou encore favoritisme.
La justice reprochait notamment à l'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini d'avoir favorisé son frère Alexandre, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain dont il avait besoin pour agrandir une décharge.
Alexandre Guérini, de son côté, était accusé d'avoir profité de la position de son frère pour faire pression sur des élus, s'enrichir ou favoriser des proches dans ses activités.
"On se réjouit de cette libération", indique l'un des avocats d'Alexandre Guérini, maître Fabien Perez.
Le 7 juillet dernier, une demande de mise en liberté avait été formulée mais elle a été rejetée par la chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
"Les motivations étaient humiliantes, bien que monsieur Guérini se soit toujours présenté à toutes les convocations, et toutes les audiences, il y avait comme motif de refus, la possible tentative de fuite".
Alexandre Guérini avait alors déposé un pourvoi en cassation.
Ainsi un arrêt de la chambre criminelle avait cassé l'arrêt de la chambre d'instruction le 23 novembre dernier.
Cet arrêt était tombé juste avant le début de la nouvelle audience en appel qui s'est tenue du 29 novembre au 14 décembre dernier.
Dans son délibéré, la cour d'appel d'Aix a considéré que les risques de fuite n'étaient pas avérés.
Alexandre Guérini est juste soumis à l'obligation de remettre son passeport au greffe de la cour.
"Mais le combat judiciaire n'est pas terminé", explique maître Perez.
En effet, la cour d'appel d'Aix-en-Provence rendra son délibéré le 23 février concernant les frères Guérini et quatre autres prévenus rejugés à des degrés divers pour prise illégale d'intérêts, favoritisme, trafic d'influence et blanchiment.