Admirer des aurores boréales sans aller en Norvège ou en Islande, c'est possible du Palais Longchamp à Marseille du 8 au 10 septembre. L'artiste et activiste Dan Acher, sur l'invitation de Lieux publics, propose une installation monumentale en accès libre.
Voir des aurores boréales dans le ciel de Marseille, cela vous paraît inimaginable ? Ce sera pourtant possible grâce à l'installation "Borealis" de l'artiste suisse Dan Acher, au Palais Longchamp.
Du 8 au 10 septembre, le ciel marseillais se parera de rouge, de vert et de bleu, à partir de 21h et ce jusqu'à minuit. Un spectacle étonnant et gratuit à l'initiative de Lieux publics, le centre national des arts de la rue.
Pour recréer la beauté de l’aurore polaire, Dan Acher crée des couches de lumières successives au-dessus du public, invisibles à l'œil nu. Grâce à une machine qui produit de la brume et de fines gouttelettes, la magie céleste opère et les aurores boréales se révèlent.
Une magie que l'artiste ne maîtrise pas. "Je peux essayer de créer la situation et les facteurs mais pour que cela soit optimal, cela dépend en fait de plusieurs éléments comme le vent, l'humidité et aussi la température", explique Dan Acher.
On se sent très petit dans cette immensité, ce grand espace ouvert. C'est beaucoup d'émotion.
Dan Acher, artiste
"Quand on est en-dessous, on ressent un émerveillement face à la nature, on se sent très petit dans cette immensité, ce grand espace ouvert. C'est beaucoup d'émotion", décrit-il.
L’idée de cette installation lui est venue des récits de souvenirs qu'on lui a fait des aurores boréales. "Je me suis dit : Ok, ça à l'air génial, mais qui aura l'occasion d'assister à ce spectacle ? Une infirme partie de la population en réalité."
L'oeuvre engagée d'un artiviste
Dan Acher se revendique comme un artiviste. Un terme qui mélange activisme et artiste. Il est très impliqué dans la défense du climat et de l'environnement. En 2019, il a réalisé l'œuvre Wearewatching (qui veut dire "on vous observe") pour la COP25 à Madrid.
C'est un énorme drapeau avec un œil au milieu, constitué de milliers de portraits, pour rappeler aux dirigeants européens qu'ils ne sont pas seuls à décider.
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La philosophie de "Borealis" est un peu différente. "L'idée est de créer une situation où les gens se rassemblent au-delà des différences, des religions, des origines, des classes sociales et que l'œuvre soit participative et sujette aux échanges", explique Dan Acher.
A travers son installation, il souhaite aussi questionner le public sur la présence non naturelle et anormale des aurores boréales à Marseille. Ce phénomène lumineux assez imprévisible, est observable dans le ciel de l'hémisphère Nord.
"Ça permet aussi d'ouvrir la discussion sur la géo-ingénierie et la faculté des humains à vouloir contrôler le climat, sans forcément réussir à en prévoir les conséquences ", détaille l'artiste.
Donner à chacun de voir une aurore boréale
Mais ce qui l'anime aussi dans son travail c'est de "créer des moments extraordinaires et rares" dans le quotidien et l'ordinaire. Ses œuvres, il les installe la plupart du temps en extérieur et dans les villes, dans des lieux qu'on ne prend plus vraiment la peine de voir.
Toute l'idée de son installation est partie des récits de souvenirs qu'on lui a fait des aurores boréales. "Je me suis dit : Ok , ça à l'air génial, mais qui aura l'occasion d'assister à ce spectacle ? Une infirme partie de la population en réalité."
C'est donc là, l'autre grand objectif de son projet que de donner la possibilité à tous de voir une aurore boréale dans sa vie. Il le confie, lui-même n'en a jamais vu. Mais il nourrit le rêve de pouvoir les admirer un jour.
"Boréalis" a déjà été présentée dans d'autres villes de France comme à Paris mais aussi à l'international comme ici à Londres, en décembre dernier. Et ce n'est pas fini, la tournée partira en octobre sous d’autres cieux, aux Etats-Unis et en Australie.