Quinze membres d'une mafia nigériane ultra-violente étaient jugés depuis le depuis le 6 novembre au tribunal correctionnel de Marseille, notamment pour proxénétisme, viols en réunion, trafic de stupéfiants et d'armes.
Quinze membres d'une mafia nigériane ultra-violente étaient jugés depuis le 6 novembre au tribunal correctionnel de Marseille, notamment pour proxénétisme, viols en réunion, trafic de stupéfiants et d'armes. À l'issue de trois semaines d'audience, tous ont été reconnus coupables des faits reprochés.
Les 15 hommes ont été condamnés à des peines allant de 4 ans de prison (dont 2 avec sursis) à 10 ans et maintenus en détention, à l'exception d'un prévenu, ressorti libre du tribunal. Parmi les peines complémentaires, ils écopent d’une interdiction définitive du territoire.
Leur emblème, une machette
Ce "maxi-procès", le premier à se tenir en France autour d'une organisation criminelle nigériane, jugeait des membres d'un gang, les Arrow Baga, réputé pour ses méthodes ultraviolentes, ayant d'ailleurs pour emblème une machette. Ses hommes comparaissaient pour des faits d’agressions sexuelles, de proxénétisme aggravé par contrainte ou pour aide à l’entrée et au séjour de migrants et association de malfaiteurs entre 2019 et 2020.
Parmi les deux prévenus comparaissant libres, un seul a pu quitter le tribunal. Au moment de l’énoncé du jugement, Félix O Ikubor, ému aux larmes, est reparti avec le sac qu’il avait préparé pour retourner en prison. Il écope de 4 ans de prison dont 2 avec sursis, mais ses deux années de détention provisoire entre juillet 2020 et juin 2023 lui ont évité un retour en cellule.
Peter Iguehide, arrivé libre, a été arrêté à l’audience, condamné à 7 ans de prison pour avoir aidé à l’entrée et au séjour irrégulier de migrants et participé à une association de malfaiteurs. Une peine démesurée, selon son avocat, Me Thomas Tapiero qui entend faire appel du jugement.
Une décision exemplaire pour l'association du Nid
L’Amicale Le Nid était partie civile dans ce procès. L’avocate de l’association est satisfaite de cette décision exemplaire qui doit, selon elle, ouvrir la voie, notamment en ce qui concerne le proxénétisme contraint. Me Jennifer Attanasasio défendait également une jeune femme victime d’agression sexuelle et de violences, forcée à se prostituer par certains membres des Arrow Baga.
Les juges ont suivi en partie les réquisitions de la procureure, Luna Marion, qui avait demandé à ce que tous les prévenus soient condamnés pour association de malfaiteurs.