Le livre Les Ogres, du journaliste Victor Castanet, est sorti ce mercredi 18 septembre. L'auteur du livre Les fossoyeurs, qui évoquait le fonctionnement des maisons de retraite, y décrit celui des crèches, en particulier des crèches privées. Un pédiatre et une puéricultrice nous ont raconté leur vécu concernant ces structures, et donnent leurs conseils pour bien les choisir.
Baisse des dépenses pour les repas, "surbooking" dans l'accueil des enfants, ou encore manque d'entretien des locaux. Dans le livre Les Ogres, écrit par le journaliste Victor Castanet et publié ce mercredi 19 septembre, le journaliste évoque le fonctionnement des crèches privées de France, notamment du groupe People & baby.
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Des exemples y sont évoqués, comme à Aix-en-Provence, au sein d'une crèche du groupe Le petit chaperon rouge, à qui a été confiée la délégation de service public de la ville. Le Monde en publie des extraits : « On doit désormais commander 5 % de repas en moins par rapport au nombre d’enfants inscrits, décrit anonymement une femme qui a été employée par le groupe au sein de la ville. On a un système de surbooking, comme dans les avions, on inscrit des enfants en plus de notre capacité".
Nous avons interrogé un pédiatre et une puéricultrice qui travaillent ou ont travaillé dans les Bouches-du-Rhône, pour avoir leur regard sur les crèches et leur fonctionnement. Ils conseillent notamment aux parents de "ne pas hésiter à poser des questions" et à aller voir le fonctionnement des structures qui les intéressent pour leurs enfants.
Des enfants pas changés assez régulièrement, du personnel qualifié de moins en moins nombreux
Les professionnels interrogés indiquent eux aussi avoir constaté des manquements dans le fonctionnement des crèches. Parmi les éléments constatés, le pédiatre Patrick de Boisse, également président de l'association Autour de l'enfant, cite notamment des enfants "pas assez changés, avec des fesses rouges". Lui travaille à Marseille et à Saint-Cyr-sur-Mer. Il indique en revanche ne pas constater de différence entre public et privé.
"Dans le public, le nombre maximum d'enfants accueillis est davantage respecté que dans le privé", décrit quant à elle Virginie R., puéricultrice. Elle travaille désormais en milieu hospitalier en région parisienne, après avoir travaillé en crèche, notamment à Marseille. Concernant le manque de moyens évoqués dans le livre de Victor Castanet, elle dit voir un nombre "de moins en moins important" de personnes qualifiées. "Ce manque de moyen n'a pas toujours existé. On avait davantage de moyens, et il y avait beaucoup moins de personnel qui n'avait pas de diplôme, même si certains travaillent vraiment bien avec les petits".
Les situations qui doivent faire réagir
"On peut s'inquiéter par exemple si on voit le comportement des enfants changer à la maison", décrit Virginie R., puéricultrice, qui travaille désormais en milieu hospitalier en région parisienne. La puéricultrice indique qu'il est possible de demander de vérifier le diplôme des membres du personnel.
Le pédiatre Patrick de Boisse précise également que les crèches ne doivent pas refuser des enfants qui ont des soucis de santé légers. Il recommande également de ne pas sélectionner celles qui ne prennent pas en compte les souhaits des parents. Il invite à se tourner vers celles où il est possible de trouver "un juste milieu" pour respecter les souhaits des parents (utilisation de la tétine, lait maternel...).
Aller visiter la structure et "ne pas hésiter à poser des questions"
"Les parents peuvent venir avec une check-list de leur demande. Ils peuvent venir visiter la structure, échanger avec les personnes qui pourraient s'occuper de leur enfant. Il ne faut pas hésiter à poser des questions, parce que la confiance n'exclut pas le contrôle. Cela peut être de demander comment l'équipe réagit si l'enfant se met à hurler", décrit Virginie R.
Le pédiatre Patrick de Boisse recommande par ailleurs à ses patients de "ne pas mettre leur enfant en crèche" en ville, en fonction de leurs moyens. "Il y a souvent trop d'enfants dans ces structures", décrit-il.