Dans une tribune parue dans le Figaro le 5 avril, trois hommes de poids dans le milieu de la santé signent une tribune en faveur du traitement du professeur Raoult. Parmi eux, Dominique Maraninchi, l'ancien patron de l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille.
Aux côtés de Fabien Calvo, ex-directeur scientifique de l'Institut National du Cancer et de Jean-Luc Harousseau, ancien président de la Haute Autorité de santé, figure le médecin marseillais Dominique Maraninchi, ancien directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Tous trois recommandent d’appliquer le traitement élaboré par le directeur de l'IHU Méditerranée Infection, le professeur Didier Raoult dès l’apparition des premiers symptômes du coronavirus.
Ancien patron de la lutte contre le cancer
Le professeur Dominique Maraninchi a dirigé l'Institut Paoli Calmettes, le centre anti-cancéreux de Marseille, avant de devenir en 2004 président du conseil scientifique de l'Institut national du cancer.Sa carrière s'est brillament poursuivie au niveau national. Il est à l'origine du Plan Cancer 8 mis en place en France un an plus tard. Il a ensuite été nommé directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de février 2011 à août 2014
Un "pédigrée" qui pèse lourd dans les marques de soutien apportées au professeur Raoult pour son traitement à base d'hydroxychloroquine associé à de l'azithromicyne dans la lutte contre le Covid-19. Traitement que le directeur de l'IHU Méditerranée Infection préconise dès les premiers symptômes.
"Ce texte n’est qu’une opinion engagée, que nous voulons contributive à la discussion. Nous savons que les "experts" ont déjà montré qu’ils peuvent se tromper, la réflexion médicale se doit cependant d’être partagée...", écrivent les trois signataires en préambule.
Chloroquine, des effets secondaires bien connus
Très vite, ils doutent de l'essai européen Discovery mené en ce moment pour trouver des pistes thérapeutiques.Les spécialistes rappellent alors que la chloroquine (CQ) et l’hydroxychloroquine (HCQ) "sont de vieux médicaments", "leurs effets secondaires en respectant les contre-indications sont connus et limités (...) .L’essai européen en cours risque de ne pas répondre au concept du traitement précoce, puisque les médicaments ne seront utilisables que dans les cas graves, soit plus de sept jours après les premiers signes cliniques d’infection.
Ils rapprochent les résultats de l'essai clinique du Pr Raoult "chez un nombre limité de patients" à de récents travaux chinois en étude randomisée (par tirage au sort, ndlr) qui ont conduit en Chine à "l'avis positif sur l'utilisation de la chloroquine".
Ils rappellent que la deuxième étude menée à l'IHU de Marseille et portant sur 80 patients traités au diagnostic rapportait "des disparitions rapides de la charge virale chez 78 d'entre eux".
Proposer un traitement précoce avant complications
Tout en reconnaissant l'absence de randomisation, les signataires estiment que "le point fort des essais du Pr Raoult est "une diminution très rapide de la charge virale (...) dans plus de 90 % des cas en moins de huit jours, ce qui pourrait permettre d’éviter l’aggravation et en particulier le transfert en réanimation".Ils suggèrent, comme stratégie, "de proposer un traitement précoce avant la survenue de complications respiratoires sévères (...).
Dominique Maraninchi, Fabien Calvo et Jean-Luc Harousseau rajoutent "qu'une proposition de soins élargie au traitement du Pr Raoult doit être avancée alors que les services de réanimation sont surchargés".La diminution de la durée du portage viral suggérée par les travaux du Pr Raoult peut permettre d’espérer une diminution de la période de contagiosité et pourrait donc, avec le confinement, participer à l’éradication de l’épidémie.
Alors que s'organise la recherche autour d'une réponse immunitaire à apporter, ces médecins souhaitent également associer la médecine de ville "au diagnostic, la prescription et la surveillance d’hydroxychloroquine et d’azithromycine chez tous les malades positifs non inclus dans un essai clinique".
Enfin les trois signataires concluent au nom des patients :
Les patients, légitimement, ne tolèrent pas que le diagnostic sur leur état de santé soit simplement présumé et qu’il leur soit alors seulement recommandé de rester chez eux avec la crainte de complications, alors même qu’une option thérapeutique simple, sous surveillance médicale, peu onéreuse et possiblement efficace pourrait leur être proposée.
Une tribune que les trois grands noms terminent comme un message envoyé à l'exécutif : "Le choix de la précaution est aussi un pari politique."