Marseille : ce qu’il faut savoir sur le projet de réouverture au public de la Digue du Large

Un appel à projet à été lancé par le Grand Port Maritime de Marseille, qui prévoit la réouverture au public de la Digue du Large de Marseille, inaccessible depuis 2001. Une bonne nouvelle mais certaines associations espéraient plus du projet présenté.

C’est l’un des bijoux de la cité phocéenne. La Digue du Large de Marseille pourrait rouvrir au public à l’été 2023. Fermée depuis plus de vingt ans suite aux attentats du 11 septembre 2001, elle va retrouver un peu de sa superbe. Le Grand Port Maritime de Marseille a en effet publié un appel d’offre pour mettre à disposition une partie de la digue à un prestataire privé. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce qu’il faut savoir sur le projet de réouverture au public de la Digue du Large

  • Un espace de restauration et d'activités culturelles

Cette réouverture de la digue du large a pour objectif de créer un espace de restauration et d’activités culturelles pendant la période estivale. L’accès se fera par navette maritime, depuis le Mucem ou encore le Vieux-Port. Un seul et même concessionnaire devra assurer le transport et l’activité sur le site.

Nicolas Sire, directeur de communication du GPMM se réjouit de cette première étape : "Rendons la digue aux Marseillais. Il faut qu’ils retrouvent leur patrimoine historique". En effet, la digue est un ouvrage conçu entre 1840 et 1925, alors que les activités portuaires de Marseille s'intensifiaient. 

  • Une réouverture partielle 

Cette réouverture était souhaitée depuis des années par l’association des Libres Nageurs. Une réouverture, ils disent oui ! Mais le projet tel qu’il est présenté dans l’appel d’offres du GPMM les déçoit. En effet, il s’agit d’une réouverture partielle : la concession se fera sur 450 mètres, sur les 7km que compte l’ancienne promenade. Seule la portion "entre le phare Sainte-Marie et le phare rouge sera accessible", explique Sylvain Ronca, membre des Libres Nageurs. C’est la portion visible depuis le Mucem.

"On nous parle de problème de sécurité, mais chaque jour, les employés du port font leur footing sur la digue. Et là, il n’y a pas de problème de sécurité", s’indigne-t-il. Le GPMM se défend.  "La grande partie de la digue assure toujours ses missions de capitainerie", consent Nicolas Sire. Mais surtout, le site est régi par l’Organisation Maritime Internationale (ONI). "Suite aux attentats de 2001, l’ONI a mis en place le code international pour la sûreté des navires et installations portuaires. La digue est une zone internationale, et le dispositif et les règles de sécurité restent inchangées depuis", explique-t-il.  

  • Un accès qui ne sera pas forcément gratuit

Les Libres Nageurs s’inquiètent également l’accessibilité.  "Le site sera-t-il ouvert gratuitement à la population marseillaise ? Sans conditions de consommation sur place ?", s’interroge Sylvain Ronca. "Si le projet abouti pour la saison estivale, cela veut bien dire qu’il a une vocation touristique et commerciale et non pas à être offert à tous les marseillais", ajoute-t-il.

Le nageur admet que la digue du large serait un "atout touristique phénoménal", "avec un système de ferryboat, c’est un endroit magnifique pour se promener, pour nager".

Nous laissons une très grande liberté à l’opérateur. Nous attendons les propositions de projet.

Nicolas Sire, directeur de la communication du Grand Port Maritime de Marseille

Un accès libre et gratuit, le GPMM ne peut pas le garantir. "Nous laissons une très grande liberté à l’opérateur. Nous attendons les propositions de projet", explique Nicolas Sire, ajoutant qu'"il faut un modèle économique qui permette à l’opérateur de rentrer dans ses frais". D’autant que la condition sinequanon d’opérer le transport maritime peut rebuter quelques entrepreneurs. 

Vendredi matin, les Libres Nageurs ont littéralement jeté une bouteille à la mer demandant, avec accusé de réception, un rendez-vous avec Hervé Martel, le président du directoire du port. Le directeur de communication du GPMM sourit : "elle sera réceptionnée".

  • La ville de Marseille pour un accès au plus grand nombre

Rouvrir la promenade de la digue du large au public, la municipalité le souhaite également depuis son installation. "Plus de la moitié du littoral marseillais est occupé par les activités du port. L’accès à la mer, c’est une demande constante de la ville depuis plus de deux ans", souligne Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille, en charge  du dynamisme économique, de lʼemploi et du tourisme durable.

Le projet doit bénéficier au plus grand nombre. C’est notre discours auprès du GPMM qui choisira le concessionnaire

Laurent Lhardit, Adjoint au Maire de Marseille en charge du dynamisme économique, de l'emploi et du tourisme durable

"Au travers du choix de l’opérateur et du mode d’occupation retenue, c’est aussi un test de la sincérité du port", précise l’adjoint. En bref, la ville est satisfaite, mais attend de voir …

  • La date limite de dépôt des dossiers lfixée au 3 mai

Pour l’heure, le GPMM n’a pas encore reçu de proposition. La date limite de dépôt des dossiers est fixé au 3 mai, et il faudra sûrement attendre la fin du mois pour que le port délibère.

En attendant, tous concordent pour dire que ces quatre mois d’ouverture représentent un bon test pour l’avenir, et notamment les Jeux Olympiques de 2024. Marseille, ville hôte pourrait faire tourner des têtes, avec ce serpent de mer qu’on appelle Digue du Large.

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