Guerre des cités à Marseille : un mort dans un nouveau règlement de compte

Un homme de 37 ans a été tué par balles vendredi soir au coeur de Marseille, dans un règlement de comptes, à peine plus de 48 heures après des faits quasi similaires dans une autre cité de Marseille, a-t-on appris du parquet de Marseille. Un journaliste en reportage avec la police raconte la scène. 

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L'homme, "très connu des services de police pour des affaires de stupéfiants", a été abattu de plusieurs balles de pistolet automatique 9 mm alors qu'il circulait en voiture, près de la cité Félix-Pyat (3e arrondissement de Marseille).

Sur place, rue Félix Pyat, dans le 3e arrondissement de Marseille l'ambiance est "très tendue", explique Rabah Aït-Hamadouche.

Journaliste d’investigation et grand reporter pour Electron libre productions, il est arrivé sur les lieux vers 22h30, peu de temps après les coups de feu. 

Le journaliste suit la police municipale de Marseille en immersion depuis plusieurs semaines pour un reportage.

"Nous suivions une brigade de nuit, avec mon cameraman. Nous avions traité une histoire de rixe entre migrants juste à côté quand l'appel d'urgence nous a détourné", explique-t-il. 

Ils sont le deuxième véhicule de police à arriver sur place. "Un mouvement de foule s'est créée. L'ambiance était électrique" raconte-t-il.

Rapidement, les équipes de police municipale verrouillent le secteur, pendant que la police judiciaire effectue ses premiers relevés.

"Les mines sont défaites, on sent que ça peut dégénerer à tout moment"

Ce qui marque le plus le journaliste, ce sont "les cris des familles", notamment de l’épouse et des femmes de la famille de la victime. En larmes au départ, elles explosent à l'annonce de son décès. La victime se prénommerait Fethi. Il venait de quitter un repas familial.

"Le son est si fort à ce moment-là, que personne n'ose filmer, raconte Rabah. Les mines sont défaites. On sent que ça peut dégénérer à tout moment..."

Enquête sous haute tension

"On a pris des renseignements avec le Préfet de police, puis nous avons vu arriver le fourgon mortuaire et la fourrière. L'important c'est de recouper les informations. On sait peu de chose sur le moment, il y a plusieurs versions", détaille le journaliste. 

Vers 3 heures du matin, les reporters regagnent leur domicile. Ils vont poursuivre leur immersion encore au moins un mois et demi. Leur enquête sous haute tension devrait être visible à la rentrée sur la chaine C8.

Il s'agit du septième réglement de compte de l'année dans les Bouches-du-Rhône, le sixième à Marseille, et un à Arles, pour sept morts au total.

"Manifestement on est dans ce contexte de règlement de comptes. Il va falloir attendre un peu les vérifications pour en être certain", a confirmé Emmanuel Barbe, Préfet de police des Bouches-du-Rhône, qui s'est rendu sur place hier soir.

Le règlement de comptes précédent avait eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, dans la cité de Frais-Vallon, dans le 13e arrondissement.

Un homme de 19 ans avait été abattu à la Kalachnikov, lui aussi au volant d'une voiture, son passager de 22 ans avait été grièvement blessé.

Existe-t-il un lien entre ces deux évènements ? "C'est difficile d’imaginer des liens", précise le Préfet de police.  

L'effet déconfinement sur fond de guerre des cités

Stoppés pendant le confinement, les règlements de compte ou affaires de violences entre bandes rivales, ont connu un coup d'accélérateur le mois dernier.

Selon la préfecture de police, "la lutte contre les réseaux de narco-banditisme déstabilise les bandes en place (...) et "peut engendrer des rivalités nouvelles, des guerres de territoires et des vendettas"

Le déconfinement a peut-être joué un rôle de catalyseur de ces assassinats.

"Il est certain qu'il existe une forme de déséquilibre autour des points de vente des stupéfiants dans le contexte actuel de crise sanitaire", ajoute Emmanuel Barbe, "même s'il faut rester prudent".

Il y avait pas mal de monde dans la rue à ce moment là. (...) C'est inacceptable.

La police judiciaire est chargée de l'enquête avec "des moyens très importants déployés pour arrêter les auteurs de ces crimes", précise le Préfet de police.

Il insiste pour ne pas banaliser ces assassinats. "Il y avait pas mal de monde dans la rue à ce moment là. Vous imaginez, vous êtes un promeneur ou vous vivez dans ces quartiers ? C'est inacceptable. Le terme de réglement de compte nous permet de comprendre dans quel contexte l'assassinat a eu lieu. Mais il est important de rester choqué et indigné par de tels faits…"

La semaine dernière, six personnes ont été arrêtées à Marseille par la police alors qu'elles avaient pour projet de commettre au moins un règlement de compte. Elles ont été mises en examen. Cinq ont été écrouées. La sixième a été placée sous contrôle judiciaire.

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