La fin 2017 avait été tendue entre les familles du monde HLM: en plein conflit avec le gouvernement, celui-ci avait trouvé un accord avec une partie seulement d'entre elles. En congrès à Marseille depuis mardi, leurs représentants s'abstiennent de trop afficher leurs différences.
Lors du congrès annuel du monde HLM qui se tient depuis, hier mardi 9 octobre, au Parc Chanot à Marseille, Anne-Katrin Le Doeuf, du cabinet Espacité, résume l'ambiance qui règne entre associations en quelques mots :
"Les tensions entre familles HLM restent assez dures"
Rassemblées au sein de l'USH, l'Union Sociale de l'Habitat, les plus de 700 organismes HLM sont divisés en cinq catégories. Les plus grandes sont les offices publics qui dépendent des collectivités, et les ESH, les Entreprises Sociales pour l'Habitat, qui ont des actionnaires.
Arrivent ensuite les 175 coopératives et les 53 "Sacicap", statut spécialisé dans l'accession à la propriété. Enfin, une fédération regroupe les associations régionales d'organismes.
Fin 2017 alors que le gouvernement était en conflit avec l'ensemble des familles du monde HLM enfin d'imposer d'importantes économies, il a trouvé un accord avec seulement une partie du secteur, notamment les Entreprises Sociales pour l'Habitat, Procivis et le réseau Sacicap. Le texte imposait aux bailleurs de contribuer à 1,5 milliard d'économies annuelles d'ici 2020 via une réduction des loyers et un taux de TVA plus élevé.
Si cette réalité s'est imposée aujourd'hui à tout le secteur, la FOPH, la Fédération des Offices (FOPH) avait alors regretté une démarche mettant "en danger l'avenir des organismes" et l'Union Sociale de l'Habitat, une "divergence".
Dix mois plus tard, les représentants des cinq familles se sont retrouvés depuis mardi 9 octobre, côte à côte, lors de la séance d'après-midi du premier jour du congrès, à Marseille. Pourtant, malgré cette situation, les débats ont été courtois, même si les deux grandes familles ont réitéré leurs positions : Valérie Fournier, à la tête des ESH, dit avoir signé "pour défendre ce qu'est le logement social à la française", tandis que pour Alain Cacheux, président de la FOPH, "il n'était pas question de signer".
Un argument revient chez les acteurs du mouvement social: le mouvement HLM a beaucoup à perdre à s'afficher désuni alors qu'il est contraint de se réformer et espère encore réduire la facture.