La découverte d'un important stock d'armes au cours du démantèlement d'un petit point de deal à Marseille inquiète la police. Un arsenal digne de narco-bandits avec kalachnikov, fusils, grenades et pistolets automatiques a été saisi. Une pierre de plus à l'édifice de la guerre des stupéfiants.
Sur la base de surveillances, des policiers de l'antenne anti-stupéfiants de la police judiciaire de Marseille ont procédé mercredi 18 juin au démantèlement d'un petit point de deal dans le quartier de l'Estaque, au Nord de Marseille (16e).
Deux trafiquants de 20 et 25 ans et leur nourrice, la personne qui garde la drogue, ont été interpellés en possession d'une petite quantité de drogue : 3 kilos de cannabis, une quarantaine de grammes de cocaïne, avec 6.000 euros en liquide et une comptabilité manuscrite.
Toutefois, c'est la quantité d'armes retrouvées sur place qui a alarmé les policiers : "nous avons aussi eu la surprise de récupérer un armement important et inhabituel pour un petit point de deal qui ne dépasse pas les 1.000 euros de recettes par jour", explique le commissaire divisionnaire Sébastien Lautard.
Dans la saisie, "une Kalachnikov avec des chargeurs, un fusil à pompe et un fusil de chasse avec canons et crosses sciés et un important lot de cartouches, deux pistolets automatiques et leurs munitions, deux grenades, deux gilets dont un gilet pare-balles lourd", énumère le commissaire.
"Ces petits réseaux de quartier éprouvent le besoin de se défendre contre de plus gros trafiquants pour éviter d'être happés et rester maîtres de leur territoire", ajoute-t-il, estimant que ce type d'armement était jusqu'alors réservé à "des réseaux de narco-bandits" plus importants, habitués aux règlements de comptes et guerres de territoires.
Faisant le parallèle avec la mort du brigadier Eric Masson en mai à Avignon, tué par un jeune de 19 ans après un banal contrôle lié à un échange de stupéfiant dans le centre-ville, le policier marseillais a appelé ses collègues à se montrer prudents "même dans le contrôle des petits vendeurs à la sauvette".