Le policier de 28 ans a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Marseille. Il est accusé d'avoir blessé un homme après la manifestation marseillaise du 6 juin 2020 dénonçant les violences policières lancé par le mouvement “Black lives matter”. Le jugement a été mis en délibéré.
Cest à l’issue de la manifestation organisée à Marseille contre les violences policières et racistes dans le cadre du mouvement “Black lives matter” qu'est survenu l'incident près de la place Charles de Gaulle le 6 juin 2020.
La nuit est presque tombée et la manifestation largement dispersée, M. de B., 51 ans, rentre chez lui, après avoir fêté l'anniversaire de son fils dans un bar. Clefs à la main, il longe un fourgon de police stationné près de la Canebière et semble heurter le véhicule à deux reprises.
Aucun dégât ne sera constaté, mais le policier, en train de retirer son équipement de protection, se redresse et intervient.
Pousser ou repousser
"Je l'interpelle verbalement, et il me porte un coup au thorax, sur mon gilet pare-balles", explique-t-il à la barre: "Vu les événements actuels, les attaques au couteau, je dois réagir, je le repousse des deux mains, et il tombe, (...) comme un poids mort".
Le policier de la BST (Brigade spécialisée de terrain) sud de Marseille assure que M. de B était de profil quand il l'a repoussé, mais ce dernier maintient "avoir été poussé dans le dos". Ce qui expliquerait ses blessures au visage, en plus de sa plaie au crâne.
Expliquant avoir "du mal à croire" au scénario présenté par le policier de 28 ans, la représentante du parquet, Mathilde Gallego, a stigmatisé "une attitude non légitime de la part d'un fonctionnaire de police".
Suite aux témoignages de plusieurs étudiants, le parquet de Marseille avait saisi l'IGPN. De retour de la manifestation,
ils affirment eux aussi que le quinquagénaire a été poussé dans le dos.
Paroles d'étudiants contre parole de policier
"La parole de six personnes, même si elles ont le mauvais goût d'avoir participé à une manifestation contre les violences policières, vaut au moins autant que la parole d'un policier", ironise Me Clémence Lachkar, l'avocate de la victime.
Niant toute "intention coupable" dans le geste du policier, son avocate, Me Myriam Greco, refuse que "la victime soit érigée comme le nouveau martyr des violences policières". Selon elle, monsieur M. est devant le tribunal, "à cause, ou grâce, à la dénonciation de ces étudiants, dont on peut présumer de l'hostilité à l'égard des forces de police", insistant sur le supposé "état d'ébriété de la victime".
Le président du tribunal a mis son jugement en délibéré au 30 mars.