Au Marché d'intérêt national de Marseille, une association récupère fruits et légumes invendus puis les transforme sur place en soupes, compotes ou surgelés destinés à l'aide alimentaire et à la vente.
2.200 tonnes de marchandises invendues partaient à la poubelle alors qu'elles auraient pu encore servir au Min des Arnavaux, le marché de gros de Marseille.
Mais ça c'était avant la création de la légumerie de l'association Fruits et légumes solidarité.
Fini le gaspillage
C'est au MIN que transite une partie de la production agricole des Bouches-du-Rhône, un des premiers départements producteurs de fruits et légumes dans le pays.
L'idée est simple, installer au coeur du MIN un atelier de valorisation de ces fruits et légumes en fin de vie avant la poubelle.
"Cette initiative est un peu particulière et un peu inédite en France", commente Dro Kilndjian, directeur d’exploitation de l’association Fruits et Légumes Solidarité.
"Jusqu’à présent des ateliers de transformation existaient, notamment dans le secteur de la solidarité, mais pas à cette échelle-là et pas avec cet outillage-là, et avec ce volume d’activité possible et côté multi-produits."
Cet atelier a coûté 800.000 euros, financé à 98% par le Conseil départemental.
Six employés travaillent à l'atelier depuis décembre 2020.
Ils bénéficient d'un parcours d'insertion.
Au quotidien, ils transforment la matière première en soupe, jus, compote ou confitures.
Cette légumerie a été lancée par la banque alimentaire des Bouches-du-Rhône.
Le fait que tout soit transformé sur place est un gain de temps et d'argent.
"C'est innovant parce qu'on a tout fait pour gagner en durée de vie des produits", explique Gérard Gros, président de la Banque alimentaire.
La légumerie espère récupérer 1.000 tonnes de fruits et légumes par an d'ici trois ans, auprès des grossistes mais aussi d'agriculteurs ou de grandes surfaces.
Marseille ville d'urgence alimentaire
Ces conserves et bocaux de la légumerie vont alimenter les stocks de la banque alimentaire et 30% de la production sera mise en vente pour le grand public, pour équilibrer un modèle économique pour l'instant dépendant des aides publiques.
Sur les Bouches-du-Rhône, la banque alimentaire a distribué 4.700 tonnes en 2020, année Covid, soit 1.000 tonnes de plus qu'en 2019.