Les riverains d'une carrosserie, installée dans le centre de Marseille, se plaignent de nuisances importantes et de pollutions toxiques liées à l'activité. Ils ont décidé de porter l'affaire devant la justice.
Les habitants de ce quartier du 4e arrondissement de Marseille sont à bout depuis l'installation de la carrosserie, pendant l'été 2020.
Un nuage de poussière entoure l'ancien local de stockage et parking. Des odeurs de peinture et de solvants envahissent les trottoirs.
Des émanations toxiques, selon des riverains qui ont déposé plainte ce mardi. Benjamin* témoigne : "Dès lors qu'on est exposés, on a de la toux, des maux de gorge, de tête, des yeux qui piquent et même, des vomissements. L'enfant du voisin s'est mis à avoir des vomissements."
À la moitié de ces niveaux de particules, on ferme les écoles à New Delhi, la ville la plus polluée au monde.
Benjamin
Cet habitant dénonce aussi l'inaction des pouvoirs publics, alors que 300 démarches ont été portées par 20 personnes auprès d'une quinzaine d'institutions.
"On prononce des discours sur l'environnement, on interdit les fumées des bateaux, mais on ne peut pas le faire pour une carrosserie. À la moitié de ces niveaux de particules, on ferme les écoles à New Delhi, la ville la plus polluée au monde", affirme Benjamin, avec lassitude.
Une plainte contre X
Face à l'inertie de l'État et de la mairie de Marseille, un collectif d'habitants porte plainte contre X pour "mise en danger délibéré de la vie d'autrui, atteintes involontaires avec des blessures corporelles pour un certain nombre d'entre eux et infractions environnementales avec pollution de l'eau, de l'air et abandon des déchets", précise Maître Julie Andreu, qui représente les riverains.
Saisi par la mairie de Marseille, en avril 2021, l'observatoire de la qualité de l’air en région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, AtmoSud, a installé des capteurs à l'extérieur du bâtiment et à l'intérieur du logement d'une famille concernée.
Il en ressort un "niveau élevé de particules fines associées à la teneur de solvants qui, certains jours, montent à des niveaux de quelques milligrammes, ce qui est très significatif", constate Dominique Robin, directeur général d'AtmoSud.
Il estime que la pollution de la carrosserie s'évacue à travers les fenêtres et le bâtiment poreux. Pour Dominique Robin, "les résultats nécessitent une action rapide".
Outre la plainte au pénal, une assignation est également envisagée pour demander la cessation de l'activité de la carrosserie.
*Le prénom a été modifié pour l'article.