Avec son association "L'école au présent", Jane Bouvier se bat pour l'insertion scolaire de enfants de familles défavorisées. Aujourd'hui, elle alerte sur la situation de plusieurs familles de roms à Marseille. Expulsés de leur logement, les enfants pourraient aussi perdre leur accès à l'école.
Ils sont menacés d'expulsion, la scolarité des enfants est en danger. C'est le constat que fait Jane Bouvier, militante pour la scolarisation des enfants de familles précaires. Avec son association "L'école au présent", elle soutient aujourd'hui plusieurs famille de roms menacés d'expulsion à Marseille.
La scolarité de 13 enfants menacée
Dorina et Vasile Mesei ont vécu cinq ans à la rue, avec leurs trois enfants de 10, 8 et 6 ans. La famille vivait dans un renfoncement du Boulevard d'Athènes, sous la gare Saint-Charles. Pourtant, malgré ces conditions extrêmement rudes, les enfants sont scolarisés depuis plus de 4 ans aux écoles de Parmentier et de Korsec. Jusque là, ils n'ont pas manqué un seul jour d'école. La fratrie s'était même trouvé un toit dernièrement, dans un squat avenue du Capitaine Gèze (13e). Les locaux qui appartiennent à la municipalité hébergent d'autres familles, dont 10 enfants, en age d'être scolarisés.Mais aujourd'hui le squat doit être évacué, pour accueillir une maison de la justice et du droit.
Une activiste à leur secours
Pour Jane Bouvier, c'est la scolarité des treize enfants qui est directement menacée par cette expulsion. Pour briser le cercle vicieux de l'exclusion, elle lance un appel au secours :
"Une expulsion, c'est en moyenne six mois de scolarité manqué par enfant", déplore-t-elle.
Avec son association, elle constitue les dossiers administratifs, cherche du travail pour les parents et assure l'accès à l'éducation nationale des plus jeunes. Dans le cas des enfants de Dorina et Vasile, ainsi que leur treize camarades, elle craint qu'après l'expulsion, les familles entrent dans une période d'errance, plaçant l'éducation des enfants au second rang des priorités.
Jane Bouvier alerte aussi sur le sort de deux autres squats à Marseille: l'un dans le centre ville et l'autre dans le 14ème arrondissement."L'école était devenue un repère pour eux. C'était central dans leur vie. La mère venait de trouver du travail, dans un chantier d'insertion à l'Addap 13. Cette expulsion pourrait fragiliser toute leur situation et avoir de lourdes conséquences", explique l'humaniste.
Un reportage de Louis Aubert et Emmanuel Zini: