Le site d'extrême droite réseau libre, qui avait déjà publié en juillet une liste d'avocats à "éliminer", cible cinq nouvelles personnes avec menaces de mort. Parmi elles, Manuel Bompard, le député de la 4ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône.
Selon le Journal Libération, le site d'extrême droite "Réseau libre", a publié ce lundi 8 juillet en fin de journée, un nouveau billet où il désigne de nouvelles cibles à tuer, après la liste des 98 avocats publiée, il y a une semaine. Parmi ces nouvelles cibles, des députés LFI et un avocat. Manuel Bompard, député NFP nouvellement réélu dans la 4ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône, fait partie de cette liste.
Un site francophone hébergé en Russie
Ce site, dont l'accès était impossible ce mercredi 10 juillet, est connu pour être d'extrême droite et tenu par un certain "Léon". Il a été créé en 2015. Médiapart, affirmait en 2019 que ce site renvoyait vers Joël Michel Sambuis, un français réfugié en Russie.
Alexis Corbière, Ian Brossat, Rachel Keke, et un avocat, Yassine Bouzrou sont aussi ciblés par ces menaces. Yassine Bouzrou a annoncé avoir porté plainte auprès du Parquet national antiterroriste.
Début juillet, déjà, la fermeture était demandée. "Depuis ce mardi, Réseau-Libre a limité l’accès à ses articles. Ils ne sont plus accessibles. À la place, chaque publication renvoie vers une image montrant un doigt d’honneur fait sur une plage face à un cocktail avec ce texte : "C’est les vacances. On revient bientôt", reprend Libération.
Des propos violents et incitant à la haine
Des incitations à la haine, des menaces de mort publiques, des propos injurieux, ce billet de "Réseau libre" compile un nombre d'infractions caractérisées.
"Soit on prend acte et on décide de laisser faire en se contentant de se protéger avec les siens, soit on décide de mettre au pas ce troupeau de connards avec les seules méthodes restantes et que je vous laisse imaginer", rapporte Libération qui a eu accès au propos de ce "Léon".
Pire, le site aurait publié les adresses personnelles des personnes ciblées, et La Provence indique qu'une jeune fille est harcelée au téléphone par des centaines d'appels et des SMS de menace de mort. Son numéro de téléphone a été divulgué comme étant celui du député Sébastien Delogu (13), celui qui avait brandi le drapeau Palestine au sein de l'hémicycle. "Une plainte a été déposée pour harcèlement d’un mineur, les messages et appels étaient très grossiers", indique le quotidien.
Une nouvelle victime
Léo Purguette, le directeur éditorial du quotidien La Marseillaise, affirme dans un tweet posté ce mercredi, faire lui aussi l'objet de menaces de mort et figurer sur "une liste de personnes méritant "une balle dans la nuque" qui circule sur les réseaux d'extrême droite".
J'apprends que je fais partie d'une liste de personnes méritant "une balle dans la nuque" qui circule dans les réseaux d'extrême droite. Cela dit quelque chose du climat qui s'installe. Je dépose plainte. Depuis 80 ans, La Marseillaise est fière d'être un journal de Résistance.
— Léo Purguette (@LeoPurguette) July 10, 2024
Le journaliste a déposé plainte, réaffirmant appartenir avec fierté à "un journal de Résistance".