Mesures de restrictions face au Covid dans les Bouches-du-Rhône : la Foire de Marseille annulée, "un tsunami économique"

En réponse à l'évolution de l'épidémie jugée inquiétante dans les Bouches-du-Rhône, le préfet de région a durci les mesures à Marseille. Les réunions sont limitées et les grands événements annulés. C'est le cas de la Foire Internationale de Marseille, et c'est un coup dur pour tout le territoire.

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Le grand rendez-vous de l'automne avait pourtant été confirmé par les organisateurs dans un premier temps du 25 septembre au 5 octobre. Mais après l'annulation d'autres grands événements, comme la course Marseille-Cassis, il semblait intenable de maintenir la Foire Internationale. 

C'est l'une des principales mesures annoncées lundi par le préfet pour faire face à la propagation du Covid dans les Bouches-du-Rhône. 

Comme tous les exposants avertis au dernier moment, Alliances Piscines, fabricant installé de Roquefort-la-Bédoule, est sous le choc. Son groupe est présent sur la foire de Marseille depuis sa création il y a 26 ans.

"Il y a plus de 1.000 mètres carrés à installer en trois semaines, explique-t-il, et fermer une semaine avant, c'est très pénalisant pour l'activité et le moral des troupes." Pour lui, Marseille, "la plus belle expo d'Europe pour les piscinistes" et "190 piscines vendues en 10 jours l'an dernier."

Ça représente quatre millions d'euros de pertes de chiffres d'affaires.

La filière évenementielle demande un plan de sauvetage

Cédric Angelone, co-président du Syndicat des Activités Evénementielles a déjà fait les comptes lui aussi pour la filière évenementielle.

"Sur sept à huit prestataires présents sur la foire, on a perdu un million d'euros de chiffres d'affaires", auxquels s'ajoutent "entre 80 à 100 millions de retombées économiques sur le territoire".

L'arrêt de la foire est "une catastrophe économique et psychologique".

"La filière événémentielle a été la première à fermer à cause de la crise sanitaire et selon Cédric Angelone, "le secteur sera certainement le dernier à rouvrir".

"Qui payera ces prestations déjà réalisées, ces conceptions déjà imaginées, ces matériels mobilisés, installés et qu’il faut maintenant démonter ?" demande-t-il. 

Nous demandons sans tarder un plan de sauvetage massif pour l’industrie du spectacle et de l’événementiel​​​​​​

Cédric Angelone, syndicat des activités événementielles

Les entreprises de l'événementielle ont déjà perdu 70 % de leur chiffre d'affaires s'est inquiété sur France 3 Jean-Luc Chauvin, président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence.

Mais dans un communiqué au lendemain des annonces préfectorales, il reconnaît :"C’était sans doute la seule issue pour le Préfet, qui est bien conscient des enjeux et des pertes générées".

La Foire Internationale de Marseille attire chaque année plus de 300.000 visiteurs sur 10 jours.

Un fonds de soutien pour les exposants et les prestataires 

"C’est un coup dur pour notre territoire (avec de 80 millions d’euros à 100 millions d’euros de retombées économiques), pour notre ville et les 1.200 exposants dont certains faisaient une grande partie de leur chiffre d’affaire annuel (de 30% à 50%) lors de cet événement".

Le président de la CCI demande à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et à l’Etat la mise en place d'un dispositif spécifique d’indemnisation des pertes de CA pour les entreprises, les exposants et les acteurs de l’événementiel afin d’éviter un véritable tsunami pour notre économie".

Dans un communiqué, Loïc Fauchon, président de la SAFIM a souligné que "pusieurs milliers de travailleurs se trouvent ainsi privés d’activités et de revenus au moment même où chacun souhaite relancer l’économie de notre région et de notre pays"

Il regrette cette décision, "des protocoles sanitaires innovants et rigoureux, dont la qualité a été soulignée par M. Le Préfet, avaient pourtant été proposés qui apportaient des garanties sans égal à ce jour et ayant valeur d’exemple pour la tenue d’événements à venir" note-il.

Des mesures nécessaires

Concernant les nouvelles mesures annoncées par le préfet,  le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier a pour sa part salué des "mesures de bon sens". 
 
"Nous avons évité le reconfinement", se réjouit-il.

Il faut casser les chaînes de contamination et les sanctions sont nécessaires.

Renaud Muselier

Preuve que les autorités entendent serrer la vis et sanctionner les réfractiaires aux mesures barrières, la Police des Bouches-du-Rhône a annoncé sur les réseaux sociaux qu'une opération nocturne avait été menée dans la nuit de lundi à mardi dans le centre-ville. Trois restaurateurs et leurs personnels ont été verbalisés parce qu'ils ne portaient pas le masque. Lors de sa conférence la veille, le préfet de région avait souligné que 52 mises en demeure étaient intervenues, dont 37 sur Marseille et que deux établissements festifs avaient été fermés.
 
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