Mort de Mohamed Bendriss à Marseille : ce que l'on sait de la garde à vue de trois policiers du Raid

L'enquête pour déterminer les circonstances de la mort de Mohamed Bendriss, en marge des émeutes, début juillet à Marseille, continue. Trois policiers du Raid sont toujours en garde à vue ce mercredi 9 août.

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Trois policiers du Raid sont toujours en garde à vue dans le cadre de la mort de Mohamed Bendriss, livreur de 27 ans tué début juillet en plein centre de Marseille, en marge des émeutes.

France 3 Provence-Alpes fait le point sur cette affaire.

Mohamed Bendriss mort dans la nuit du 1er au 2 juillet

L'homme de 27 ans est décédé dans la nuit du 1er au 2 juillet, en marge des émeutes et des pillages liés à la mort de l'adolescent de 17 ans, Nahel, à Nanterre. Il a été retrouvé cours Lieutaud, en plein centre de Marseille. La victime a été transportée à l'hôpital, où elle est morte sur place.

Mohamed Bendriss, livreur, était présent au moment des pillages. Peu avant le coup mortel porté par un fonctionnaire de police, il filmait sur Snapchat les policiers en train d'interpeller un homme. Les enquêteurs n'ont toutefois pas réussi à déterminer s'il participait aux violences. Sa famille a toujours contredit ces faits.

Selon des informations de Franceinfo, confirmant celles de Mediapart, les images de vidéosurveillance permettent de localiser le lieu de l'attaque. Selon les enquêteurs, cela se serait passé rue de Rome, dans le centre-ville.

Ce même soir, Hedi, un jeune homme de 22 ans, a été roué de coups par la police et "laissé pour mort", selon son avocat. Il lui manque aujourd'hui une partie de son crâne. Le policier, accusé de ces violences, est en détention provisoire. La semaine dernière, lors d'une audience, il reconnaît avoir fait usage d'un tir de LBD.

Un tir de LBD

L'IGPN a été saisie dans l'affaire de la mort de Mohamed Bendriss.

Début juillet, le parquet de Marseille évoquait comme "probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de type flashball""Cet impact a entraîné un arrêt cardiaque et donc la mort dans un temps proche", avait précisé le parquet.

Grâce aux images de vidéosurveillance, la police des polices a considéré que le tir de LBD (lanceur de balles de défense) provenait d'un policier du Raid.

Cinq policiers du Raid arrêtés au total

Le 4 juillet, une information judiciaire était ouverte pour "coups mortels avec arme" et confiée à la police judiciaire et à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Hier, ils étaient cinq policiers du Raid, unité d'élite de la police nationale, en garde à vue hier.

Arrivés masqués et non menottés, les fonctionnaires de police ont été entendus par l'IGPN. Deux d'entre eux sont ressortis libres dans la soirée, selon un communiqué de presse de Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille.

La justice devra maintenant déterminer si le tir du policier en question était légitime ou non.

Une vingtaine de policiers ont aussi été convoqués ce mardi. Ils ont été entendus en qualité de témoins.

C'est une avancée déterminante pour l'enquête. On espère que les policiers soient identifiés. Et que, s'ils le sont, soient mis en examen.

Me Arié Alimi.

France 3 Provence Alpes

D'après Me Arié Alimi, avocat de Mohamed Bendriss, ces fonctionnaires pourraient être poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation : "homicide volontaire ou involontaire et coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par une personne dépositaire de l'autorité publique".

Une visite discrète de Darmanin 

Alors que le climat est tendu dans les rangs de la police, suite à la détention provisoire de l'un d'entre eux et de la multiplication du nombre d'arrêts maladies en signe de protestation, c'est dans la discrétion la plus totale que Gérald Darmanin s'est rendu à Marseille.

Il est allé visiter ce mardi 8 août un commissariat du 15e arrondissement de la ville.

Sur X (Ex-Twitter), le ministre de l'Intérieur a fait mention de cette rencontre. "Ce matin, avec les policiers marseillais autour d'un café", a-t-il écrit.

Le locataire de la place Beauvau a aussi tenu à féliciter pour la "saisie de 220 kg de cannabis réalisée par un équipage de police du commissariat du 15e arrondissement".

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