Municipales à Marseille : pour le 3ème tour, Samia Ghali en arbitre entre Michèle Rubirola et Martine Vassal

Arrivée en tête avec huit points devant la candidate LR Martine Vassal, Michèle Rubirola ne dispose que d'une majorité relative. Les tractations commencent dès ce lundi. Samia Ghali représente le secteur clé et pourrait être déterminante dans le choix du prochain maire de la ville.

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Après ce second tour des élections, 101 conseillers municipaux vont prendre place dans l'hémicycle ce samedi afin d'élire le maire de Marseille.

Chaque secteur de Marseille fournit un nombre bien précis de conseillers en fonction du nombre d'habitants. 

Avec 38,28% des suffrages, Michèle Rubirola obtient 42 conseillers. Ce qui n'en fait que trois de plus que Martine Vassal qui avec ses 30,75 % a 39 conseillers . 

Mais le maire de Marseille sera élu par les maires de secteurs et leurs conseillers. C'est là où les petits arrangements ont du poids.

"On est dans des tractations où l'intérêt général est mis de coté et où les candidats vont négocier pour leurs propres intérêts", explique Thierry Bezer, journaliste politique à France 3 Provence-Alpes.

Le Rassemblement national a perdu la mairie des 13 et 14e arrondissements mais avec 20,3 % des voix marseillaises, il obtient neuf conseillers dans l'hémiscycle.

"Selon toute vraissemblance, Stéphane Ravier devrait présenter sa candidature, même si les chances d'être élu sont quasi nulles", estime Thierry Bezer.

Bruno Gilles, battu dans son propre secteur par Michèle Rubirola en personne, avec ses 6,3 % de voix obtient trois sièges. Pas suffisant pour faire une quelconque différence. Mais il a déjà donné ses consignes de vote, et ce n'est pas avec Martine Vassal.

"Ce troisième tour est ouvert, je ne serai pas candidat à la mairie de Marseille. Mais je souhaite qu'il émerge une candidature apaisée et apaisante au sein de la droite, une candidature alternative qui pourra permettre à certains de se retrouver", explique le candidat déchu des 4ème et 5ème arrondissements.

"Cette candidature ne peut pas être celle de Martine Vassal", détaille Bruno Gilles qui propose plutôt d'envisager la candidature de Lionel Royer-Perreault "qui a su l'emporter dans son secteur".
"Qu'en est-il de la légitimité de Martine Vassal sèchement battue dans son secteur pourtant imprenable ?, ajoute Thierry Bezer. Peut-elle devenir une maire crédible en ayant perdu un secteur acquis depuis toujours à son propre camp ? 

La sénatrice ex-PS Samia Ghali en arbitre

En position de force, seule Samia Ghali avec ses huit conseillers semble pouvoir influencer le vote final.  

"Connaissant Samia Ghali et son engagement politique, il est inenvisageable qu'elle vote pour Martine Vassal", affirmait confiant dimanche soir Benoît Payan sur le Vieux-Port après la diffusion des résultats définitifs.

Samia Ghali, dans la règle du non cumul des mandats va devoir se prononcer entre le fauteuil de maire de secteur et celui de sénatrice. Elle avait décidé de garder le mandat national précédemment. Que va-t-elle décider, sachant que les élections sénatoriales auront lieu en septembre prochain ?

Connaissant l'importance de Jean-Claude Gaudin au Sénat, où il a été élu pendant 18 ans, un poste de sénatrice peut-il être en jeu dans les tractations ? Ou Samia Ghali va-t-elle plutôt négocier pour l'intérêt de sa mairie de secteur ?

Autant de questions et peu de réponses, 24h à peine après la fin du scrutin. "On peut s'interroger sur l'intérêt général et le respect de la démocratie même si tout est légal", indique Thierry Bezer.

Un maintien qui peut coûter cher

La sénatrice est arrivée avant-dernière dans le scrutin final avec très peu de voix sur son adversaire du Printemps Marseillais Jean-Marc Coppola.

Le maintien du candidat est un affront que Samia Ghali a eu dû mal a digérer. Pas sûr qu'elle veuille donner ses voix à Michèle Rubirola dans ce contexte-là, sachant qu'en face d'elle il n'y avait aucun candidat Les Républicains. Etait-ce les prémices d'une alliance pour le trosième tour ?
Difficile d'y croire."Une alliance de sa part avec la droite marseillaise serait toutefois surprenante puisqu'elle irait à l’encontre de la volonté exprimée par les marseillais et des électeurs du 15-16. Elle s’est toujours définie comme une femme de gauche et qui a toujours été dans l’opposition au conseil municipal", selon Thierry Bezer.
 
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