Le maire sortant Jean-Claude Gaudin et autres ténors de la droite et du centre : Martine Vassal, candidate LR à Marseille, a enregistré mercredi lors d'un meeting en ligne, des soutiens de poids pour faire barrage à une gauche bien placée. Epilogue d'une campagne entachée par des soupçons de fraude.
Dans cette campagne, "je n'ai pas aimé l'intolérance, la méchanceté, les coups bas. Dans ma vie politique, je ne me suis jamais livré à ce genre d'exercice", a assuré Jean-Claude Gaudin mercredi matin, au cours d'une de ses très rares sorties récentes aux côtés de Martine Vassal, sur la base nautique qui doit accueillir des épreuves des Jeux olympiques de 2024.
Et "ça m'a un peu choqué", a ajouté la figure tutélaire de la droite marseillaise, qui va céder son siège après 25 ans à la tête de la deuxième ville de France.
Une campagne éclaboussée d'irrégularités
Déjà chahutée par l'enquête préliminaire ouverte à la mi-juin par le parquet de Marseille sur des soupçons de fraude aux procurations, la campagne de Mme Vassal est désormais visée par une nouvelle plainte déposée mercredi par une des candidates du Printemps Marseillais, ces listes d'union de la gauche arrivées en tête au premier tour.
Visant nommément Martine Vassal et la maire sortante et candidate LR dans les 1er et 7e arrondissements de la ville Sabine Bernasconi, cette plainte vise des faits de détournements de fonds.
Elle pointe notamment l'utilisation d'une salle municipale pour sa campagne par Sabine Bernasconi, l'utilisation par Martine Vassal de son compte Twitter institutionnel au lieu de ceux créés pour sa campagne municipale, ou encore le fait que Jean-Claude Gaudin ait appelé à voter pour Martine Vassal lors de sa cérémonie de voeux en décembre.
E-meeting pour resserrer les rangs
Après avoir une nouvelle fois répété ne pas être une "fraudeuse", mercredi en fin d'après-midi, lors d'un "e-meeting" sur son site internet, la candidate LR a dénoncé "des attaques sournoises", avec le soutien "des officines et des médias parisiens".
Face à cette "campagne dure, violente, cruelle", Martine Vassal a évoqué "le film terrible de François Fillon", dont la campagne présidentielle 2017 avait été sabordée par les accusations d'emploi fictif visant son épouse.
Egalement présent lors de ce meeting, en vidéo depuis son bureau de l'hôtel de ville, Jean-Claude Gaudin a lui aussi dénoncé ces "feuilletons anecdotiques alimentés chaque jour par les médias".
Un scrutin incertain au soir du 28 juin
L'issue du scrutin qui se joue par secteur apparaît plus incertaine que jamais. Donnée favorite avant le premier tour, Martine Vassal a essuyé le 15 mars un revers, devançant certes le candidat RN Stéphane Ravier, mais doublée par le Printemps marseillais mené par l'écologiste Michèle Rubirola, qui a depuis obtenu le ralliement d'EELV.
Alors que le camp de Michèle Rubirola, galvanisé par l'éventualité d'une victoire à Marseille longtemps jugée impossible, a reçu la visite de plusieurs figures nationales des Verts comme Yannick Jadot et Julien Bayou (EELV) ainsi que de gauche comme Olivier Faure (PS) ou Raphaël Glucksmann, Mme Vassal a parfois semblé bien seule.
Mais après Jean-Claude Gaudin, elle a reçu plusieurs autres soutiens lors de son "e-meeting" mercredi en fin d'après-midi, avec les interventions du président des Républicains Christian Jacob et des présidents de région Valérie Pécresse (Ile-de-France) ou Xavier Bertrand (Hauts-de-France). Pour ce dernier, "le problème est très simple dimanche pour les Marseillais, c'est Martine ou les extrêmes".
Pas de débat avec "la candidate des +fake news+"
Mais les électeurs marseillais n'auront pas droit à un débat pour éclairer définitivement leur vote. Dans une lettre ouverte aux candidats, des patrons des rédactions de la presse marseillaise ont regretté l'absence d'une rencontre en direct entre les principaux candidats avant le second tour.
Si le candidat du RN Stéphane Ravier a rappelé qu'il avait toujours été favorable à un débat, l'équipe de Michèle Rubirola a confirmé son refus de débattre avec "la candidate des +fake news+", à qui elle reproche de la présenter en cheval de Troie de "l'ultra-gauche".
"Les Marseillaises et les Marseillais ne doivent pas se faire voler leurs élections", a encore déploré Martine Vassal mercredi soir, en qualifiant Michèle Rubirola de "pantin de M. Mélenchon".