Ce jeudi, Médiapart publie une enquête sur un financement du quotidien régional "La Provence" par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône après la prise de fonction de Martine Vassal à la tête de la collectivité. L'article pose la question de l'indépendance du journal avant les municipales.
Laurent Mauduit publie ce jeudi une enquête sur le site de Médiapart concernant des financements octroyés par le Département des Bouches-du-Rhône au quotidien régional "La Provence".
Cet article montre les liens qui lieraient Martine Vassal, présidente du CD 13, présidente de la Métropole et candidate à la Mairie de Marseille en 2020, au journal. Plus d'un million d'euros aurait été versé par le Département au journal en 2018.
L'enquête de neuf pages est étayée de nombreux exemples et documents internes. "Cette enquête de Laurent Mauduit sur les financements publics reçus par La Provence et leur contrepartie politique est édifiante sur la vénalité de la presse" appuit Edwy Plenel dans un tweet.
"Les dirigeants du journal, dont Franz-Olivier Giesbert font ouvertement campagne pour elle" affirme Médiapart.Cette enquête de @LaurentMauduit sur les financements publics reçus par @laprovence et leur contrepartie politique est édifiante sur la vénalité de la presse. Raison de plus pour soutenir des médias indépendants comme @Marsactu @Mediacites @Mediapart https://t.co/oOXSCR3Nh4
— Edwy Plenel (@edwyplenel) November 21, 2019
Les journalistes de la rédaction ne semblent pas concernés par cet "échange de bons procédés entre le journal et la patronne du département" explique Médiapart.#LaProvence a perçu plus d’un million d'euros du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, dont la présidente, Martine Vassal (LR), brigue la mairie de #Marseille.
— Mediapart (@Mediapart) November 21, 2019
Les dirigeants du journal, dont @fogiesbert, font ouvertement campagne pour elle. https://t.co/WXnErbCODA
Seuls le PDG Jean-Christophe Serfati et le directeur éditorial du journal Franz-Olivier Giesbert semblent être visés par cet article.
"Mauduit de Mediapart, le multimillionnaire qui a vendu ses parts du site de fakenews donne des leçons de déontologie après avoir avoir été ridiculisé par la relaxe de Bernard Tapie. Les bouffons osent tout, c’est à ça qu’on les reconnait" a réagi l'éditorialiste sur Twitter :
Plusieurs éditos de Franz-Olivier Giesbert sont notamment décortiqués ainsi que des dossiers de la rédaction sur différents sujets, mettant en opposition le travail journalistique et les positions du directeur éditorial.Mauduit de @Mediapart, le multimillionnaire qui vendu ses parts du site de #fakenews donne des leçons de déontologie après avoir avoir été ridiculisé par la relaxe de @BernardTapieOff Les bouffons osent tout, c’est à ça qu’on les reconnait
— F-O Giesbert (@fogiesbert) November 21, 2019
Certains journalistes de la rédaction voient la situation actuelle comme une lutte personnelle: "nous sommes au milieu d'une guerre d'égo entre deux journalistes (Edwy Plenel et Franz-Olivier Giesbert) et notre travail journalistique est réduit finalement aux éditos de FOG, qui sont ses avis personnels et ne doivent en aucun cas engager le journal dans son intégralité".
D'autre part, Médiapart a eu accès à des documents comptables internes où les différentes subventions du Département et de la Métropole apparaissent.
A La Provence, on nous répond que ces "dites subventions ne sont en fait que de l'achat d'encarts publicitaires. Un fait courant pour les titres de presse quotidienne régionale.
Les journaux générent 50% de leurs recettes avec la vente des titres et le reste provient de la publicité, achetée par les collectivités territoriales et les entreprises".
D'autres financements sont aussi soulevés comme ceux de BPI France ou encore de la Française des Jeux. Aucune des personnes citées dans l'article n'a répondu à Laurent Mauduit.