Depuis trois semaines, les soignants ont repris les "Mardis de la colère" à Marseille. Ce mardi 24 août, l'opposition au pass sanitaire rassemble de nouveau les manifestants, qui réclament aussi de meilleures conditions de travail dans les hôpitaux.
À 11 heures, ils étaient une cinquantaine devant l'hôpital de la Timone. Des soignants venus de plusieurs hôpitaux de Marseille, mais aussi d'Ehpad, ainsi que des soutiens venus d'autres secteurs professionnels.
Au coeur de la grogne l'obligation vaccinale. A partir du 15 septembre, le personnel du monde médical devra être vacciné pour continuer à exercer. En attendant, les soignants doivent présenter un test négatif au Covid-19 datant de moins de 72 heures.
Parmi les manifestants, Carole est sortie avec sa blouse de laboratoire sur le dos. Cette préparatrice en pharmacie travaille à l'AP-HM depuis 30 ans. Si elle est vaccinée et n'aura aucun souci pour travailler en septembre, Carole s'oppose fermement au pass sanitaire : "le vaccin est une affaire personnelle". Elle annonce déjà se mettre en grève en septembre pour soutenir ses collègues vaccino-sceptiques.
On nous a applaudis, on a été des héros, maintenant on nous montre du doigt.
La pass sanitaire pour pouvoir travailler : la goutte de trop pour Carole. Elle raconte l'enchainement des heures supplémentaires pour faire face à la crise sanitaire et au manque de personnel. "Nous ne sommes pas des machines, au bout d'un moment nous n'y arrivons plus."
Menace sur l'emploi
Greg, infirmier à la Timone et représentant CGT du personnel, est lui aussi amer. "On est épuisé physiquement et moralement : de plus en plus de collègues tombent en burnout et le gouvernement contraint et menace ceux qui ne veulent pas se faire vacciner."
Nadia, infirmière dans un Ehpad, craint ainsi de perdre son emploi. Elle explique n'être pas contre les vaccins, mais refuse ceux contre le Covid, développés trop rapidement selon elle. Pour cette jeune maman venue avec son fils, impossible de perdre son emploi. "Je ne sais pas trop comment je vais faire en septembre, je vais sans doute continuer les tests."
Au-delà du rejet du pass sanitaire, les manifestants veulent de meilleures conditions de travail. À l'hôpital de la Timone Greg et Carole se rejoignent sur un même constat : depuis plusieurs années "l'hôpital public est démonté morceau par morceau". Ils réclament plus de personnel, plus de lits et plus de moyens.