"Restez chez vous !" Plus facile à dire qu'à faire ? Avec un soleil radieux et le début des vacances, si à Paris respecter le confinement semble difficile, à Marseille, il est plutôt bien suivi, indique le préfet de police des Bouches-du-Rhône. Et pour vérifier, on a même fait décoller un drone...
Des joggeurs sur la Corniche, des passants dans les rues de Marseille, des enfants jouant au foot dans des cours d'immeubles... Par endroits, oui, le confinement se relâche en ce début de vacances de Pâques, concède le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Barde.
Malgré tout, ce dimanche, d'Aubagne à la Ciotat, de la Pointe Rouge à l'Estaque, le confinement est plutôt bien respecté, même si on pouvait observer un "petit relâchement".
"Les policiers me disaient hier (samedi, ndlr) qu'il y avait un peu plus de monde dans les rues, à Marseille, il y a quelques quartiers où des enfants sortent faire des matchs de foot, mais globalement s'il y a un petit relâchement, il n'est pas majeur non plus."
"Oui, le beau temps et le week-end sont des tentations permanentes, mais le coronavirus est bien là, malgré la lumière, malgré les sourires, ennemi invisible et à l’affût", écrivait-il exhortant les habitants à rester chez eux.
En ce dimanche des Rameaux, les contrôles ont été renforcés dans la cité phocéenne, mais aucune violation flagrante du confinement n'a été constatée.Il y a trop de monde dans les rues de #Marseille ! Le #coronavirus est pourtant bien là, ennemi invisible, à l’affût.
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) April 4, 2020
Je vous supplie de rester chez vous malgré la tentation!
Je demande au @prefpolice13 et à @marseille de faire respecter strictement et sévèrement le confinement. pic.twitter.com/JE7nArDgRq
"Souvent, quand on contrôle les gens, ils sont en règle et majoritairement ceux qui circulent sont des personnes qui travaillent", a précisé Emmanuel Barbe.
"Après, on verbalise encore, c'est vrai, plus la nuit que le jour et plutôt pour des défauts d'attestation", a précisé le préfet de police, "on a une activité de contrôle qui est soutenue, mais le ratio nombre de personnes contrôlées/amendes baisse plutôt".
Depuis vendredi, début des congés scolaires dans la zone C, qui regroupe les académies d'Ile-de-France et d'Occitanie, plus de 160.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour tuer dans l'œuf toute velléité de départ en vacances.
Des contrôles aussi dans les airs
844 policiers et gendarmes ont été mobilisés dans les Bouches-du-Rhône ce week-end. Dans les airs, la surveillance est aussi effectuée par un Cessna de la police des airs et des frontières.Depuis une semaine, l'appareil, qui dispose d'une plus grande autonomie qu'un hélicoptère, survole le département et ses principales agglomérations pour repérer les attroupements.
"Mais les plages sont désertes, alors oui il y a parfois des petits malins, comme ces gens que l'on a repérés dans le vallon des Auffes et nous sommes allés les cueillir là-bas", a rapporté Emmanuel Barbe.
Vu des airs, des quais du Vieux-Port à l'esplanade du J4, la cité phocéenne affiche plutôt un certain respect du confinement, sur ces images de drone de Gilles Guérin. Mesure supplémentaire des autorités, les locations saisonnières ont été interdites dans toutes les communes du littoral par les préfectures de Corse, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence jusqu'au 15 avril.
Le département des Alpes-Maritimes a pris la même mesure, mais seulement pour les communes du littoral et les communes de plus de 10.000 habitants.
Confinée depuis le 17 mars pour lutter contre l'expansion du coronavirus, la France a enregistré 441 décès supplémentaires dans les dernières 24 heures à l'hôpital. Avec 2.028 décès dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux, cela porte à 7.560 le total des morts.
Samedi, plus de 6.800 personnes se trouvaient en réanimation, dont 418 en Paca.
"Ce qu'il faut dire aux gens surtout, c'est qu'au fond la question n'est pas de savoir s'ils auront une amende ou pas en ne respectant pas le confinement, c'est de savoir combien il y aura de morts", conclut Emmanuel Barbe.