"Nous avons remporté une bataille" : à Fuveau, face aux défenseurs de l'environnement, les bulldozers font machine arrière

C'est une victoire d'étape à Fuveau pour les riverains, associations et collectifs, mobilisés pour défendre une forêt. Depuis le 11 septembre, ils bloquaient un chantier de construction pour faire obstacle à un vaste projet immobilier sur un terrain privé. Le promoteur, lui, affirme avoir suspendu les travaux pour faire retomber la pression.

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"La guerre sera longue, mais nous avons remporté une bataille", déclarait ce mercredi matin Pierrot Pantel, écologue de l'Association nationale pour la biodiversité (ANB), annonçant, avec le sourire, le retrait des engins de chantier du site de Fuveau.

Depuis 10 jours, des défenseurs de l'environnement bloquaient les pelleteuses pour s'opposer à la construction de 132 villas de luxe, au nom de la sauvegarde des arbres et de la quarantaine d'espèces protégées qu’ils abritent dans cette forêt.

"Une violation du droit" évitée selon les bloqueurs

Ce mercredi matin, les "bloqueurs" ont eu l'heureuse surprise de voir les engins quitter les lieux, ce qui fait dire à Pierrot Pantel, invoquant l’article L411-1 du Code de l’environnement. : "Sans notre action, on aurait assisté à une violation du droit. La pression médiatique et notre crédibilité juridique ont posé manifestement posé un problème au porteur du projet".

Le propriétaire du golf de Fuveau, les Hautes terres de Château l’Arc, est depuis 20 ans porteur de ce projet de construction de 132 villas de luxe, sur son propre domaine de 20 hectares. Dans un courrier adressé mardi 19 septembre aux golfeurs membres de son club, Philippe Laurent indique avoir déposé une plainte pénale, à l’encontre des "groupes d’activistes écologiques" ayant "pénétré illégalement sur notre propriété privée" et "immobilisé les machines de notre partenaire Eiffage ", afin de "faire cesser ces agissements".

Une suspension temporaire des travaux, pour le promoteur

Selon Philippe Laurent, qui affirme avoir suspendu temporairement les travaux en accord avec la Gendarmerie Nationale et la société Eiffage, il s'agissait "d’éviter tout débordement ou dégradation (y compris sur le parcours de golf)". Face à la "très forte" pression médiatique, "j’ai conscience qu’il était nécessaire de faire diminuer la pression sur le golf et nos joueurs", écrit-il dans ce courrier.

Interrogé par France 3 Provence Alpes, le promoteur affirme détenir toutes les autorisations nécessaires, depuis 2002, pour réaliser ce chantier de construction : "vous imaginez bien que l'on ne se lance pas dans un chantier d'une telle envergure sans avoir les autorisations nécessaires et l'aval de la mairie et des services de la préfecture", explique-t-il. "Ces blocages sont illégaux mais on attend que la tempête médiatique s'apaise avant de prendre des décisions"

Deuxième victoire en un mois pour les défenseurs de l'environnement

De leur côté, l'ANB et le Groupe National de surveillance des arbres qui sont intervenus à Fuveau, verraient d’un bon œil d'être invités à la table des discussions, avec les services de l'État, afin d'apporter leur expertise en matière de biodiversité, pour dessiner la suite à donner à ce dossier.

C'est la deuxième victoire pour les défenseurs de l'environnement, à quelques jours d'intervalle, dans notre région. A Cruis, sur la montagne de Lure dans les Alpes-de-Haute-Provence, les militants écologistes ont bloqué durant quatre semaines la construction d’une centrale photovoltaïque. Sur 17 hectares de forêt, 40 000 panneaux solaires devaient être installés, balayant plus de 80 espèces protégées recensées, "dont certaines en voie critique d'extinction et sans détenir les autorisations environnementales" selon l'ANB. Face à cette fronde massive, la société Boralex à l'origine du projet, avait fait machine-arrière le 14 septembre, suspendant, elle aussi, ses travaux.

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