Mercredi 3 juillet à Marseille, dans le quartier de Mazargues, un cycliste de 61 ans a été mortellement percuté par un camion. Un accident qui aurait pu être évité selon le collectif Vélos en ville, lequel alerte depuis des mois sur la dangerosité de cette intersection. Un "vélo blanc" déposé ce samedi sur les lieux du drame, viendra interpeller les pouvoirs publics.
C’est un accident mortel qui a choqué les habitants de ce quartier paisible de Marseille, (9ᵉ arrondissement), mercredi 3 juillet au matin. Au croisement de l’avenue de Mazargues et du chemin du Lancier, un cycliste de 61 ans s'est fait faucher par un poids lourd à hauteur d'un feu rouge. Le carrefour, réputé dangereux pour les piétons et les cyclistes, est pointé du doigt par les habitants et par le collectif Vélos en ville depuis de longs mois.
Un vélo peint en blanc, appelé "ghost bike", sera déposé sur les lieux de l'accident ce samedi 6 juillet, "un moyen de rendre hommage, mais aussi de sensibiliser, les personnes qui passent par là et les collectivités, à la nécessité d'agir pour mieux protéger les cyclistes", explique Christophe Monnier, le président du collectif à Marseille.
"Ghost bikes", les vélos fantômes venus des USA
Importée des États-Unis, l'utilisation de "ghost bikes",(vélos fantômes) se répand en France où le nombre annuel de décès de cyclistes reste supérieur à 200 depuis plusieurs années.
Entièrement peints en blanc et ornés de fleurs, ces vélos fantômes sont déposés au bord des routes comme une invitation à se souvenir. "Ce sera le deuxième à Marseille", précise Christophe Monnier, qui explique que plusieurs conditions doivent être réunies pour que l'utilisation d'un vélo blanc soit effective : "il faut que l'on ait l'accord de la famille, et que l'accident relève clairement de notre point de vue d’un problème d'aménagement."
Décès d'un cycliste à Mazargues : le collectif Vélos en Ville déposera un ghost bike en mémoire de la victime sur le lieu de l'accident.
— Collectif Vélos en Ville (@VelosenVille) July 5, 2024
Notre communiqué et notre action : https://t.co/eUzVJnOeoR pic.twitter.com/czrO2IA3Ao
Le "ghost bike" sera installé sur les lieux de l'accident samedi 6 juillet, à l'occasion d’une courte cérémonie. Il se murmure que la parade de la traditionnelle Vélorution universelle, qui te tient cette année à Marseille, passe saluer ce vélo blanc en mémoire du cycliste décédé.
C'est un moyen d'évacuer notre émotion, parce que chaque cycliste se dit "ça aurait pu être moi".
Christophe Monnier, président du collectif Vélos en ville à MarseilleFrance 3 Provence-Alpes
Pour Christophe Monnier, les pouvoirs publics ont clairement leur responsabilité dans ce drame. Malgré les nombreuses interpellations des riverains et de l'association, le réaménagement de ce carrefour n'a jamais été "une priorité et n'a même jamais figuré dans un calendrier ".
221 cyclistes tués sur la route en 2023
Le collectif continue de réclamer la mise en œuvre du Plan vélo métropolitain initié en 2019 "qui promettait près de 130 km kilomètres de voies cyclables à l'horizon 2030 et 84 km en 2024, et on en est loin", dénonce le président de l'association Vélos en ville, "on dit aux élus, bougez-vous, n'attendez pas qu'il y ait des drames pour agir".
Selon le bilan de la Sécurité routière, la part des cyclistes dans le nombre de victimes a augmenté en 2023. Ils représentent 8 % de la mortalité, soit 221 décès, 20 % des blessés graves et 30 % des blessés qui garderont des séquelles un an après l’accident.