Le projet de bassin d'eau de mer aux pieds du Mucem à Marseille ne verra finalement pas le jour en 2024 pour des raisons de sécurité.
Il ne sera finalement pas possible de se baigner à côté du Mucem cet été. L'information de La Marseillaise a été confirmée à France 3 Provence-Alpes ce mercredi 1ᵉʳ mai par Hervé Menchon, adjoint municipal au littoral qui porte le projet depuis plusieurs années. Ce projet de "Mucem plage" devait aboutir à l'été 2024, après plusieurs années de discussions. Il est finalement avorté pour des raisons de sécurité.
"On a eu deux ans pour y travailler avec une recherche de solution technique, explique Hervé Menchon. Suite à un appel d'offre, nous n'avons reçu qu'une seule réponse. Des négociations ont été entamées pour tenir les coûts, mais aussi garantir la totale sécurité des baigneurs. Et patatras".
La dernière offre proposée s'avère insuffisante du point de vue de la sécurité.
Hervé Menchon, adjoint municipal (EELV) au littoral, maire des 2e et 3e arrondissements de Marseilleà France 3 Provence-Alpes
"Nous sommes obligés de dire que la solution technique pour créer ce bassin ne répond pas à l'intégralité des exigences. On met en danger les nageurs avec cette solution-là. On ne poursuit pas."
Des quais "creux" au cœur du problème
La solution technique recherchée était liée à l'anatomie particulière des quais du J4. "Les dessous des quais sont creux. Cela a été pensé pour que la houle n'éclabousse pas le quai lorsqu'elle vient le frapper."
"C'est un faux quai en quelque sorte, comme un balcon, précise Hervé Menchon. Donc s'il y a une vague, les nageurs peuvent être aspirés dans ces grottes de 4 à 6 mètres de profondeur." La solution proposée, un dispositif d'anti-franchissement, n'a finalement pas passé la phase d'analyse technique.
"Nouveau désaveu pour le maire" selon l'opposition
Un échec qui n'a pas manqué de faire réagir les opposants au projet, notamment le groupe d'opposition "Une volonté pour Marseille", réunissant les élus de la droite, du centre et de la société civile.
Énième échec pour @BenoitPayan ➡️ le gaspillage à 6 millions du bassin de nage au Mucem ne verra pas le jour, les services juridiques n’ayant pas donné leur feu vert. Nouveau désaveu pour le maire et sa dernière lubie avec l’argent du contribuable… 👇 https://t.co/gLjvvD1mzr
— Une Volonté Pour Marseille (@UVPMarseille) April 30, 2024
"Plouf" en 2023
Déjà tombé à l'eau en juillet 2023, le projet de piscine d'eau de mer dans le grand bassin à l'est du Mucem et de Cosquer Méditerranée avait refait surface lors du conseil municipal le 20 octobre 2023. Les élus de la Ville avaient voté en faveur de la "création d'un site de baignade" sur place.
Depuis 2021, l'association des Libres Nageurs milite pour que ce "lieu unique" soit aménagé comme une piscine publique d'eau de mer, accessible à tous les Marseillais.
La déception est à la hauteur de mon engagement et de ma volonté d'y arriver.
Hervé Menchonà France 3 Provence-Alpes
"J'y ai mis beaucoup de force, je suis déçu. Je reçois beaucoup de messages de soutien, de tristesse, des Marseillais, mais aussi des associations qui y croyaient", relate Hervé Menchon.
"C'était un besoin, une nécessité pour la ville, d'ouvrir la mer à sa population, pour des raisons climatiques, mais aussi pour la culture de la mer, ajoute l'élu. C'est quelque chose qui apaise la ville, qui crée du lien, une culture commune".
"Avec ou sans cette plage urbaine la ville va s’ouvrir à la mer"
Le bassin d'eau de mer au J4 pourra-t-il un jour se concrétiser ? Hervé Menchon ne donne pas de date. "C'est trop tôt pour le dire. Je ne me vois pas promettre quelque chose pour 2026. Mais je ne renonce jamais. On chute, on se relève et on continue à avancer".
L'adjoint écologiste de lister les avancées pour l'accès au littoral et à la nage à Marseille : "On va ouvrir la digue du large, on va multiplier les points d’apprentissage à la nage, à l'aisance aquatique, on a toujours le projet en phase d’analyse d'agrandissement des plages de Corbières, la revalorisation du triangle balnéaire Roucas, Pointe-Rouge, Borély. On multiplie les accès dans les zones de Malmousque, Maldormé, mais il y a aussi le projet d'ouvrir une plage supplémentaire sur l’archipel du Frioul."
Sans oublier l'arrivée de la flamme par bateau le 8 mai à Marseille : "C'est quelque chose pour renouer avec ce que nous sommes vraiment : une ville née de la mer".