À partir de janvier 2024, les pêcheurs du parc national des calanques et ceux du parc naturel marin du golfe du Lion devront déclarer chacune de leur prise sur une application. Certains d'entre eux dénoncent un non-sens.
En 2024, les règles changent pour les pêcheurs de loisirs. La direction interrégionale de la mer Méditerranée met en place un arrêté qui les oblige à enregistrer, sur une application, toutes leurs prises. Taille, poids, espèce, mais aussi heure et lieu de la prise, tout doit être renseigné, avec, si possible, une photo.
Pour trois amis pêcheurs rencontrés par une équipe de journalistes de France 2 Marseille à Cassis, cette réglementation est absurde et trop contraignante.
Parmi les personnes âgées qui pêchent, il y en a beaucoup qui n'ont pas de smartphone. Ils vont faire comment ? Prendre une amende à chaque fois ? C'est du n'importe quoi.
Un pêcheur de CassisFrance 2 Marseille
Cette expérimentation voulue par l'État sera menée dans les eaux du parc national des calanques et du parc naturel marin du golfe du Lion en vue d'une généralisation à toute la France d'ici à 2026.
Des données à fournir "comme pour les chasseurs"
L'objectif est de collecter plus de données sur les poissons prélevés. Le président du parc national des calanques, Didier Réault explique : "nous avons la connaissance scientifique, la connaissance des associations qui font des observations, mais celui qui est tous les jours en mer, c'est le pêcheur et c'est lui qui nous intéresse aujourd'hui parce qu'il a de la matière et de la donnée que nous n'avons pas". Et d'argumenter : "la contribution est similaire à ce que font les chasseurs en remplissant leurs carnets de chasse."
Un argument qui ne convainc pas une partie des pêcheurs. "C'est le seul moment où on peut se sentir libre et hors de tout", explique l'un d'entre eux à France 2 Marseille, "le fait de faire des photos à chaque fois qu'on pêche nous fait perdre notre liberté".
Dans les calanques, la pêche est interdite sur 4000 hectares pour permettre à certaines espèces de se reconstituer. Les contrôles sont fréquents. Ces données pourraient permettre de mieux identifier les zones de pêche en fonction des ressources.
Avec France 2.